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Aux commandes de Systonic, Damien Delavie dévoile son plan de croissance d'ici 2025

"Nous sommes restés volontairement discrets ces dernières années parce que nous étions occuper à structurer l'entreprise, à la préparer pour la suite", sourit Damien Delavie, dans ses nouveaux habits de président, directeur associé et actionnaire majoritaire de Systonic. Une triple casquette décrochée à l'issue d'un parcours pour le moins atypique : en 2006, c'est en tant que simple stagiaire de 22 ans, tout juste sorti d'études, qu'il rejoint cette entreprise pionnière du numérique en Aquitaine, installée à Pessac (Bordeaux Métropole). Créée dès 1989 par Hervé Berthou et Jean-Paul Lieux, Systonic a depuis su renouveler son offre pour s'adapter à chaque évolution technologique. Au milieu des années 2000, Damien Delavie se voit donc confier une mission : imaginer une offre d'hébergement de données pour développer des revenus récurrents... Seize ans plus tard, cette activité pèse 80 % du chiffre d'affaires de Systonic, devenue une PME de 33 salariés !.

Systonic, l'éloge de l'agilité

De son côté, l'ancien stagiaire a gravi les échelons un par un pour devenir directeur général dès 2017 et, depuis 2021, le président d'une entreprise dont il détient désormais 51 % du capital aux côtés d'Hervé Berthou et de Laurent-Charles Fabre. De quoi lui permettre non seulement d'incarner pleinement l'entreprise mais surtout d'avoir les coudées franches pour piloter le plan de croissance construit avec les équipes ces derniers mois. Cette stratégie s'articule autour d'une nouvelle organisation, d'un nouveau site internet et, bientôt, de nouveaux locaux pour atteindre un objectif : 6,5 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel en 2025, hors croissance externe.

Unification des trois activités

Cela représente un bond de 45 % par rapport aux 4,5 millions d'euros de 2022 et une rupture avec la période de croissance tranquille de ces dernières années (+8 % seulement depuis 2018).

"Les confinements ont été très productifs. Nous avons pris le temps d'interroger notre stratégie et de nous réorganiser. Cela se traduit par l'unification de toutes nos activités et de tous nos métiers sous la seule marque Systonic. L'objectif est de clarifier notre positionnement par rapport à nos clients qui n'auront plus qu'un seul interlocuteur pour l'hébergement, la gestion des noms de domaines et la création numérique", détaille Damien Delavie.

À 39 ans, Damien Delavie est président et directeur associé de Systonic (crédits : Agence APPA).

Concrètement, la marque et les équipes de Prodomaines, dédiées aux noms de domaines depuis 2009, et du studio digital, centrées sur la création de sites internet et certifiées Opquast, vont se fondre dans Systonic qui, dans le même temps, va muscler ses équipes. "On devrait atteindre 45 à 50 salariés d'ici trois ans en se renforçant notamment dans la cybersécurité et les méthodes après avoir recruté un nouveau directeur commercial et un nouveau directeur technique. Aujourd'hui, notre problématique c'est qu'il y a trop de demandes par rapport à notre capacité ce qui nous contraint parfois à refuser des opportunités", résume Damien Delavie.

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Un déménagement dans les tuyaux

En tant qu'entreprise française indépendante qui héberge ses données dans la région bordelaise, chez TDF et SFR, Systonic a des arguments à faire valoir sur un marché en croissance mais dominé par les géants américains.

"On voit de plus en plus d'entreprises qui reviennent du cloud public d'Amazon web services et d'Azure de Microsoft. Ils recherchent le cloud souverain qui offre des garanties techniques et légales de souveraineté pour gérer leurs données parfois très sensibles. Chez Systonic, on infogère tout nous-même !", juge le président de Systonic.

Mais il va aussi falloir s'émanciper de la région bordelaise pour répondre aux attentes de "certains clients qui exigent une distance de 200 km entre les deux data centers où sont hébergées leurs données", précise Damien Delavie, qui poursuit : "On regarde donc l'Île-de-France et une autre grande métropole pour aller y prendre des espaces de stockage. Cela nous permettra de viser de nouveaux clients, notamment des ETI et des grands comptes." Systonic s'appuie aujourd'hui sur une moitié de clients publics (collectivités locales en Nouvelle-Aquitaine et Occitanie et administrations centrales) et une moitié de PME et grands comptes dont Suez et les magasins E.Leclerc.

Et alors que Systonic, à l'étroit dans ses locaux historiques, prévoit de déménager en 2023, cette stratégie de croissance est-elle aussi un moyen d'éviter d'être mangée par un plus gros poisson dans un secteur qui se consolide ?

"Absolument pas !", écarte le dirigeant. "Ce plan de croissance ne vise pas à nous protéger mais bien à nous développer puisqu'il ne suffira pas à nous mettre à l'abri des gros acteurs du marché. C'est vrai que l'on voit beaucoup d'autres entreprises être capitalisées ou rachetées et les offres ne manquent pas mais, chez Systonic, la porte est clairement fermée !"

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