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Aux Pays-Bas, des blaireaux paralysent les trains

En creusant sous les voies, ce mammifère protégé menace la sécurité des circulations ferroviaires et oblige à fermer des lignes pour travaux.

Par Thierry Vigoureux
Depuis le 13 mars 2023, aucun train ne circule entre Leeuwarden et Stavoren, aux Pays-Bas, en raison de la presence de blaireaux qui endommagent le ballast.
Depuis le 13 mars 2023, aucun train ne circule entre Leeuwarden et Stavoren, aux Pays-Bas, en raison de la présence de blaireaux qui endommagent le ballast. © Jaring Rispens/ANP via AFP

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Les manifestants en grève arrêtent parfois les trains du réseau hexagonal. Aux Pays-Bas, les blaireaux sont responsables de la paralysie de certaines lignes comme la semaine dernière celle entre Bois-le-Duc (Den Bosch) et Boxtel, dans le sud du pays. Début mars, c'est près de Molkwerum, dans le nord Hollande, que le trafic avait dû être suspendu entre les villes de Workum et Stavoren, toujours après l'action de blaireaux.

Ceux-ci s'en prennent au ballast, des pierres concassées qui soutiennent la voie ferrée, et creusent des galeries qui peuvent s'affaisser et provoquer un déraillement. « La sécurité de la circulation des trains ne peut alors plus être garantie », explique ProRail, le gestionnaire du réseau néerlandais, qui consacre plusieurs pages de son site Internet au problème des blaireaux, à la fois sécuritaire et environnemental.

Ces petites bêtes – jusqu'à 70 cm de long et 12 kg – sont très reconnaissables par les deux bandes longitudinales noires qu'elles portent de part et d'autre de leur museau blanc. Grâce à leurs mâchoires équipées de 34 dents, les blaireaux sont de remarquables terrassiers. Leurs terriers et galeries peuvent couvrir « près d'un hectare de terrain en surface ». Dans certaines de ces cavités, les « volumes de terrassement » atteignent parfois « quelque 40 tonnes de terre déplacées », indique ProRail.

Rongeurs friands de câbles électriques

Comme il s'agit d'un animal protégé aux Pays-Bas, les opérateurs ferroviaires doivent obtenir des permissions avant de les déplacer ou d'intervenir dans leur habitat naturel pour effectuer des réparations. Là où une journée de cantonniers avec des pelles et des engins mécaniques serait nécessaire, une semaine de délais administratifs est incontournable avant d'avoir le feu vert pour boucher les galeries et rendre la ligne à la circulation des trains.

À LIRE AUSSICollision TGV-TER près de Pau : l'accident causé par des rongeurs ? SNCF réseau connaît aussi ce genre de désagréments, non pas avec des blaireaux, mais avec des rats et autres rongeurs friands de câbles électriques. Sont ainsi menacées, les guérites d'aiguillages ainsi que les coffrets des signaux de signalisation.

En 2014, une collision près de Pau entre un TER et un TGV avait fait 40 blessés. Un signal passé au vert à la suite d'un faux contact avait conduit un TER à avancer et à percuter l'arrière d'un TGV.