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Ballon chinois : un engin espion repéré aux Etats-Unis ? Ce que l'on sait

Ballon chinois : un engin espion repéré aux Etats-Unis ? Ce que l'on sait BALLON CHINOIS. Les autorités américaines ont annoncé, jeudi 2 février, la présence d'un ballon dans l'espace aérien du pays, qu'elles affirment être d'origine chinoise et destiné à la surveillance. Vendredi, le Canada a indiqué enquêter sur un "deuxième incident potentiel" sans mentionner Pékin.

Le Pentagone a annoncé, jeudi 2 février, la présence d'un ballon dans l'espace aérien des Etats-Unis. Il est entré dans cet espace "il y a environ deux jours", a indiqué un haut responsable américain de la Défense, sous le couvert de l'anonymat, à l'AFP. "Nous n'avons aucun doute sur le fait que le ballon provient de la Chine", a-t-il précisé, ajoutant que Washington avait évoqué l'affaire avec les autorités chinoises. "Nous prenons des mesures afin de nous protéger contre la collecte d'informations sensibles", a poursuivi ce haut responsable, précisant néanmoins que l'engin avait une "valeur ajoutée limitée en termes de collecte d'informations". Ce ballon de couleur blanche est d'une taille très large, puisque son diamètre correspond à la longueur de trois bus, selon les informations de Ouest-France. Il dispose également d'antennes satellites noires.

Le gouvernement chinois a de son côté assuré qu'"une vérification est en cours" au sujet de ces informations. "Emettre des conjectures et monter les choses en épingle avant même que les faits ne soient établis n'aident pas à une résolution appropriée du dossier", a néanmoins prévenu Mao Ning, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, devant la presse. "En tant que pays responsable, la Chine a toujours strictement respecté le droit international et n'a aucune intention de violer le territoire et l'espace aérien d'un Etat souverain", a-t-elle affirmé, appelant à "gérer ce dossier avec sang-froid et prudence". Des informations rapportées par l'AFP.

Vendredi 3 février, le gouvernement canadien a annoncé enquêter sur un "deuxième incident potentiel". "Les Canadiens sont en sécurité et le Canada prend des mesures pour assurer la sécurité de son espace aérien, y compris la surveillance d'un deuxième incident potentiel", a ainsi affirmé le ministère de la Défense du Canada dans un communiqué, sans donner plus de précisions et, surtout, sans faire référence à Pékin. "Les agences de renseignement du Canada travaillent avec leurs partenaires américains et continuent de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les informations sensibles du Canada contre les menaces des services de renseignement étrangers", a simplement déclaré le ministère de la Défense. 

"Clairement, ce ballon est destiné à la surveillance et sa trajectoire actuelle l'amène au-dessus de sites sensibles", a déclaré le haut responsable de la Défense américain cité par l'AFP, ajoutant que se trouvaient notamment, sur son trajet, des bases aériennes et des silos de missiles stratégiques. Il a ainsi évoqué l'Etat du Montana, qui se situe au nord-ouest des Etats-Unis. Si le ballon a fait son entrée dans l'espace aérien américain "il y a environ deux jours", les services de renseignement de Washington le surveillaient déjà, selon ce haut responsable. Ce dernier a d'ailleurs ajouté que ce n'était pas la première fois que l'armée américaine constatait une telle intrusion. Mais cette fois, le ballon est resté dans l'espace aérien du pays pendant beaucoup plus longtemps.

A la suite d'une demande du président américain Joe Biden, le Pentagone avait considéré l'option d'abattre l'engin. Cependant, en raison des accidents que pourrait engendrer la retombée des débris du ballon, il a été décidé de ne pas l'abattre, toujours selon le haut responsable américain cité par l'AFP. Le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, a indiqué que le commandement de la défense aérospatiale des Etats-Unis et du Canada (Norad) surveillait la trajectoire du ballon. "Le ballon vole actuellement à une altitude bien au-dessus du trafic aérien commercial. Il ne présente pas de menace militaire ou physique pour les personnes au sol", a-t-il rassuré dans un communiqué.

L'annonce de cette découverte par les autorités américaines, et surtout le fait qu'elles accusent la Chine d'être derrière ce ballon espion, arrive à un moment particulièrement malvenu pour la diplomatie des deux pays. En effet, Antony Blinken, secrétaire d'Etat américain, est attendu dimanche en Chine pour une visite d'Etat de deux jours. Il s'agit de la première visite dans le pays d'un chef de la diplomatie américaine depuis octobre 2018. Le département d'Etat du pays n'a pas souhaité dire si l'incident remettait en cause cette visite.

Les sujets de tensions entre Pékin et Washington sont nombreux, notamment celui de l'île de Taïwan, dont l'indépendance est rejetée par la Chine. Les activités du pays en Asie du Sud-Est sont également scrutées par les autorités américaines. D'ailleurs, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a signé jeudi, lors d'un déplacement aux Philippines, des accords visant à y renforcer la présence militaire américaine face à Pékin.

Le haut responsable américain cité par l'AFP a indiqué, au sujet du ballon espion, que les autorités américaines ont communiqué à leurs homologues chinoises "la gravité de l'incident". "Nous leur avons dit clairement que nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger notre peuple sur notre territoire", a poursuivi cette source. Le président républicain de la Chambre des représentants américaine, Kevin McCarthy, a dénoncé une "action déstabilisatrice" d'un pays qui "méprise éhontément la souveraineté des Etats-Unis", et appelé le président américain à "ne pas rester silencieux".