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Bel-Air-Grand-Font : la rénovation en suspens

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Marie-Christine Gilliot dénonce la vétusté de son appartement, situé dans l’immeuble Kerrias, qu’elle souhaite quitter au plus vite.
Marie-Christine Gilliot dénonce la vétusté de son appartement, situé dans l’immeuble Kerrias, qu’elle souhaite quitter au plus vite.

Photo Quentin Petit

Loin de la délinquance du quartier dont elle dit avoir été victime, loin des rats attirés par des immondices débordantes dont l’odeur flotte jusque dans le hall d’entrée. Illustration de son ras-le-bol: le désordre dans son logement. « Quand je me sens mal quelque part, je laisse faire », soupire la résidente. Son souhait : « Finir mes vieux jours sans me faire menacer par le voisinage et sans avoir à faire des courriers de protestation tous les quatre matins. »

L’État doit revoir ses positions. Si Logélia n’a pas plus d’aides, la suite du projet sera en danger.

Elle va devoir faire preuve de patience. Vétuste, son bâtiment ainsi que celui des Églantines doivent être démolis en 2025 dans le cadre de l’Opération de renouvellement urbain (Oru), selon Logélia, en charge de leur gestion. Tous les résidents sont invités à une réunion publique, ce mardi 4 octobre à 18h30, au Caj, en vue d’évoquer les relogements. Pour cela, le bailleur social doit reconstruire les 163 logements détruits dans plusieurs communes de l’agglomération. Problème : Logélia fait face à la flambée des prix des matériaux et de son taux d’emprunt, indexé sur le livret A passé de 0.5 % en janvier 2022 à 2 % au 1er août. « L’opération est bien plus coûteuse que prévu, constate Véronique Marendat, directrice de développement et du patrimoine. Or les subventions, elles, n’ont pas bougé. »

« Effort réel »

Et le bailleur de formuler une demande aux airs d’avertissement : « Nous faisons face à des hausses supplémentaires de 20 à 30 % que Logélia ne peut assumer seul. L’État doit revoir ses positions. Si nous n’avons pas plus d’aides, la suite du projet sera en danger. »

En guise de bonne foi, Logélia rappelle qu’ “un million d’euros de fonds propres de plus que prévu » ont été injectés pour mener à son terme la construction de 33 nouveaux logements à Gond-Pontouvre et Touvre. « Un effort réel » et un taux d’engagement de ses finances personnelles à hauteur de « 27 % » contre les « 15 % » initialement prévus dans la convention signée par le bailleur. « Cette Oru est une priorité mais ce n’est pas la seule, insiste Véronique Marendat. On ne peut pas mettre tous nos fonds propres à Angoulême et GrandAngoulême car nous avons d’autres projets ailleurs en Charente. »

Les autres bailleurs sociaux rencontrent les mêmes difficultés, comme le confirme Eric Mery, responsable à l’OPH de l’Angoumois. « Nos chantiers sont fortement ralentis et on s’interroge sur les prochains, confie-t-il. Les coûts qu’on nous annonce ne sont pas les mêmes que ceux présentés dans les phases d’étude. » « Le secteur du HLM et des bailleurs est dans un contexte compliqué », poursuit Sébastien Garat, directeur général adjoint de Noalis. Les multiples hausses ajoutées à « la raréfaction du foncier, des coûts de l’énergie et de l’évolution réglementaire en termes de transition écologique impactent nos modèles économiques. »

Pas de quoi rassurer Marie-Christine Gilliot, l’habitante de l’immeuble Kerrias. « On sera relogé d’accord, mais quand ? », questionne la retraitée, pressée de quitter son T2 vieillissant pour lequel aucune grande rénovation ne sera engagée, sa destruction étant prévue dans deux ans. « Ce sera dans l’année 2023 mais on est encore dans le flou », répond Julie Vandestick, chargée d’opérations démolition et réhabilitation. À partir d’avril, le relogement des habitants de l’immeuble Églantines devrait quant à lui débuter à l’issue des visites à domicile des services de Logélia. Sauf imprévu d’ici là.

Mauvaise surprise à l’hôtel Le Crab

Établissement historique de La Grand-Font, l’hôtel-restaurant Le Crab, situé rue Kléber, a baissé définitivement le rideau en septembre 2019. Dans le cadre de l’Opération de renouvellement urbain, le bailleur Logélia a pour projet d’y aménager une auberge de jeunesse. Mais « des cuves ont été découvertes, le site est une ancienne station essence, informe Julie Vandestick, chargée d’opérations démolition et réhabilitation auprès du bailleur social. Cela engendre un gros travail de dépollution qu’on n’avait pas prévu. »

L’hôtel a cessé son activité en 2019.
L’hôtel a cessé son activité en 2019.

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