Mercredi, à Bordeaux, un centre commercial inaugure son sapin «engagé», composé de plus de 2700 bouteilles en plastique. Il vise à sensibiliser à la pollution de l'océan Atlantique.
Le Figaro Bordeaux
Trois coups de pédales et l'étoile du sapin de la promenade Sainte-Catherine scintille. Ce mercredi à 18 heures, le centre commercial bordelais va inaugurer son sapin en plastique recyclé. Réalisé par l'artiste Jean-François André sur un concept importé de Chine, il est composé de plus de 2700 bouteilles recyclées. Accrochées comme un jupon crinoline au mat d'acrobates de la troupe locale Tango nomade, elles visent à sensibiliser les clients à la pollution de l'océan Atlantique. «J'ai accepté ce projet parce que j'aimais le message sous-jacent porté par ce lieu à la période de Noël», précise Jean-François André. Avant de souligner sans ironie : «C'est quand même l'antre de la consommation, de l'emballage et du suremballage.»
Un paradoxe que reconnaît sans sourciller le directeur de la galerie commerciale. «Nous ne cherchons pas à être irréprochables. Nous voulons simplement apporter notre pierre à l'édifice», affirme Vincent Mauvage, qui se dit «sensible» au sujet. L'enjeu est double. D'une part, l'initiative privée portée par la marque de surf girondine Nomades surfing interpelle sur la quantité de plastique consommée par chacun. De l'autre, elle sensibilise sur les ressources dépensées pour illuminer Noël. Grâce aux deux vélos connectés à cette décoration singulière, ce sont les passants qui fournissent l'impulsion nécessaire à l'allumage de ses deux cents mètres de guirlande. «Cela permet de comprendre que l'énergie produite mécaniquement n'est pas à la hauteur de nos besoins», explique Basile Gentil, l'un des cofondateurs de la marque créée par trois amis en 2017.
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Le Noël engagé à la Promenade Sainte-Catherine
Des efforts rémunérés. En enfourchant les vélos, les clients déclenchent un compteur. Les partenaires «s'engagent ainsi à participer à la restauration des forêts» pour chaque kilowattheure récolté. S'ils atteignent le pallier maximum de 50 kWh, estimés à 4000 euros, les Bordelais contribueront à planter jusqu'à 2000 arbres.
Incité par Le Figaro à tester l'installation, Louis, 19 ans, est désormais convaincu. «C'est bien de faire passer ce message. Les plages sont dégueulasses alors que ça ne coûte rien de jeter ses déchets à la poubelle», souligne le serveur, qui surfe régulièrement à Soulac-sur-Mer (Gironde). Dubitative, Dominique a préféré «laisser la jeunesse» activer le mobilier. «C'est bien si quelqu'un pédale, sinon ça ne sert à rien », estime la sexagénaire.
