Brigitte Macron invitée par Joe Biden, une rencontre hors protocole qui peut compter La première dame accompagne son époux lors de la visite d'Etat, organisée cette semaine par Joe Biden pour Emmanuel Macron.

La visite d'Etat à laquelle est convié Emmanuel Macron aux Etats-Unis, du 29 novembre au 3 décembre, revêt une dimension symbolique que l'on aurait tort de sous-estimer. Évidemment, les lourdeurs des convenances et le poids des salamalecs peuvent prêter à sourire, il est de bon ton lors d'une telle rencontre de multiplier les gestes de connivence, de montrer qu'on atteint un niveau de proximité qui n'est pas réservé à tous les chefs d'Etat. Cela donne lieu à de jolies photos qui trouvent leur place sur les cheminées des principaux protagonistes et donnent lieu à des anecdotes que l'on retrouve des années plus tard dans leurs autobiographies. Mais les diplomates savent aussi que le climat créé par ce type de rencontre permet de lever quelques tabous dans les conversations.

Un dîner de chefs d'Etat, ou mieux - comme cela est prévu mercredi soir - un dîner privé entre couples présidentiels, permet d'aborder les sujets sur un ton plus familier. Il est désormais de notoriété publique qu'Emmanuel Macron, que l'on dit très friand de ce genre de rendez-vous pour, aime à convaincre son auditoire dans des cadres plus informels. Il pourra probablement compter sur son épouse Brigitte pour l'aider sur ce registre. Hors groupes de travail. La première dame française est conviée à la table des deux présidents, comme l'épouse de Joe Biden, Jill. Il est d'usage que les conjointes des chefs d'Etat aient également un temps d'échange. Sa présence n'est donc pas d'une coquetterie du protocole ; ce qui se joue dans l'informalité peut participer à dissoudre des noeuds gordiens.

Le président français, accompagné d'une délégation d'acteurs économiques de poids, aura fort à faire pour tenter d'infléchir certaines positions américaines sur des dossiers décisifs : la France, très hostile à l'Inflation Reduction Act (IRA), qui prévoit des investissements gigantesques pour la transition énergétique, de manière très protectionniste, veut trouver une manière de préserver une partie des exportations françaises. Emmanuel Macron souhaite aussi insister sur la nécessité d'un rapprochement des positions française et américaine sur des dossiers où la dissonance est aujourd'hui manifeste : la compétition économique avec la Chine, la gestion de la guerre en Ukraine notamment. La question de la transition écologique devrait aussi amener les deux présidents à échanger sur leurs divergences, comme sur la contribution des pays riches aux pays en développement. Des conversations qui s'abordent bien différemment après avoir plaisanté autour d'un verre de Bordeaux, que dans un couloir du G20.