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Brossac reprend son souffle avec un vrai pôle santé

Coup de chance pour Brossac. D’autant que son mari...

Coup de chance pour Brossac. D’autant que son mari, recruté sur un poste d’ingénieur à Cognac, l’a incité à tourner la page. « Je cherchais un poste de médecin salarié que j’ai trouvé à la CPAM, tout en achetant notre maison à Brossac. Mais, ce poste, ce n’était que de l’administratif. J’ai appelé Franck Souris (le délégué santé du conseil départemental) avec qui j’avais été en contact. Dans la demi-heure qui a suivi, il m’a proposé Brossac. » Ce que confirme Michel Buisson, vice-président du Département chargé des dossiers santé : « Nous saisissons également ces opportunités quand elles se présentent ».

Le docteur Orlik est arrivée il y a quinze jours. « Ici, j’ai le temps d’examiner chaque patient. Une première visite avec moi, c’est quarante minutes. Je redécouvre le plaisir de la médecine », ajoute-t-elle. Et si les contrats du Département ne sont que de trois ans, éventuellement renouvelables (c’est la règle pour les collectivités locales), Delphine Orlik n’a pas l’intention de quitter Brossac. « Ici, je suis chouchoutée, on est très correctement payé et tout le monde peut avoir accès aux soins », ajoute-t-elle. Et ses premiers patients, à l’image du maire de Passirac, n’en disent que du bien.

Son collègue de Brossac, Didier Maudet, est soulagé après des années d’efforts et de prospection en vain. Une association s’était créée (SMS en Brossacais) et mobilisée pour tenter de trouver un professionnel. Certains candidats étaient venus prospecter sur place, parfois plus en chasseurs de prime qu’autre chose. Des efforts voués à l’échec.

Alors, aujourd’hui, Didier Maudet et surtout les habitants sont soulagés de voir ce pôle se constituer aux côtés des deux infirmières, d’un ostéopathe à temps partiel et bientôt d’un kiné trois jours par semaine. Le maire de Brossac glisse au passage que l’un de ses prédécesseurs (Michel Naudin), qui avait lancé le chantier de la maison médicale en 2007 (souvent critiquée pour n’être qu’une coquille vide), a été précurseur.

Car le docteur Orlik est le second médecin dans cette maison médicale, après l’arrivée en 2021 du docteur Kevin Bailleu, également salarié du Département. Le premier médecin a déjà rempli ses carnets de rendez-vous. Brossac est sans doute bien servi par le Conseil départemental mais c’est aussi parce que cette partie du Sud Charente avait été diagnostiquée comme la zone charentaise la plus en souffrance avec le déclin de la maison de santé de Chalais (où il n’y a plus que deux médecins).

Un premier infirmier en pratique avancé

Enfin, cette équipe sera épaulée par un infirmier en pratique avancée. « C’est une première pour nous, confie Michel Buisson, on va voir comment cela se déroule. » Guy-Hervé Sil-Sikana, 52 ans, est arrivé en même temps que le docteur Orlik. Après douze ans comme infirmier en réanimation chirurgicale à Bordeaux, il a eu envie d’autre chose. « J’avais le sentiment d’avoir fait le tour », explique-t-il. Il a repris deux années d’études à la fac de médecine qu’il a autofinancées. « Je voulais changer et monter en compétence avec l’espoir de rejoindre une maison médicale », explique ce Bordelais. C’est lui qui pourra assurer le suivi des pathologies chroniques avancées. En langage clair, il pourra renouveler des ordonnances mais aussi prescrire des examens complémentaires (biologiques ou radiologiques par exemple), toujours sous la conduite du médecin référent. « C’est le médecin qui oriente vers nous. Moi, je vérifie que la personne est toujours stable et pour tout ce qui est problème nouveau ou aigu, c’est toujours le médecin », souligne l’infirmier. C’est aussi une manière de restituer du temps médical au médecin.