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Bruxelles : une victime des attentats euthanasiée à 23 ans

Présente lors des attentats de Bruxelles en 2016, Shanti De Corte a eu recours à l'euthanasie en raison d'une grande souffrance psychique, rapporte RTBF.

Par LePoint.fr
Plus de 30 personnes sont decedees lors des attentats a Bruxelles en 2016.
Plus de 30 personnes sont décédées lors des attentats à Bruxelles en 2016. © AURORE BELOT / BELGA MAG / Belga via AFP
Publié le 06/10/2022 à 21h27

Temps de lecture : 2 min

Sa souffrance était devenue insoutenable. Shanti De Corte, 23 ans, a décidé de mettre fin à ses jours après avoir été victime des attentats à l'aéroport de Bruxelles en 2016. Deux psychiatres ont accepté sa demande d'euthanasie devant sa « souffrance psychique », rapporte RTBF, jeudi 6 octobre. Le traumatisme remonte au 22 mars 2016 donc, Shanti De Corte retrouve ses camarades de classe à l'aéroport de Bruxelles, où ils doivent s'envoler en direction de Rome pour fêter la fin de leurs études. Elle ne se trouve alors qu'à quelques mètres d'un groupe de terroristes qui finit par déclencher une bombe. L'attentat fait 32 morts et plusieurs centaines de blessés. La jeune collégienne n'est pas touchée physiquement par l'attaque mais elle en sort traumatisée, racontent nos confrères belges de RTBF.

La jeune fille est rapidement prise en charge par une psychologue avant d'être hospitalisée dans un établissement psychiatrique quelques semaines plus tard. Sur son mur Facebook, Shanti raconte son quotidien et notamment son traitement, à base d'antidépresseurs. « Je reçois plusieurs médicaments au petit-déjeuner. Et jusqu'à 11 antidépresseurs par jour. Je ne pourrais pas m'en passer », écrit-elle, ou encore : « Avec tous les médicaments que je prends, je me sens comme un fantôme qui ne ressent plus rien. Il y avait peut-être d'autres solutions que les médicaments ».

Sa demande d'euthanasie « logiquement acceptée »

Elle multiplie ensuite les aller-retours entre son domicile et l'hôpital. Malgré quelques améliorations par moments, son cas empire et Shanti tente de se suicider en 2020, rapporte le site belge. Sa médication devient plus lourde et son moral est au plus bas. La jeune fille refuse l'offre de soin d'une thérapeute à Ostende. Elle se rapproche en revanche d'une association de défense du droit de mourir dans la dignité, Leif. Après plusieurs refus, deux psychiatres acceptent finalement sa demande d'euthanasie pour souffrance psychiatrique irrévocable. Le 7 mai 2022, à 23 ans, Shanti De Corte s'éteint aux côtés de sa famille. 

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La Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie confirme que la loi a été respectée dans le cas de la jeune fille. Shanti De Corte « était dans une souffrance psychique telle que sa demande a été logiquement acceptée », explique la Commission, citée par le média belge. Le neurologue Paul Deltenre, qui est intervenu dans le dossier de l'adolescente, regrette cette fin. Il assure qu' « il n'y avait rien à perdre à accepter l'offre de soin proposée par l'équipe thérapeutique ostendaise ».

L'histoire de Shanti De Corte refait surface en ce début octobre, plusieurs mois après sa mort, alors que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné Bruxelles, mardi, pour des « défaillances » dans le contrôle a posteriori des euthanasies. Dans un arrêt de chambre publié mardi, la CEDH précise que cette décision ne porte pas « sur l'existence ou non d'un droit à l'euthanasie », mais sur les dispositions de la loi belge à ce sujet. La CEDH a validé la loi belge de dépnélisation de l'euthanasie et l'a jugée conforme à la Convention européenne des droits de l'homme, selon l'Association pour le droit de mourir dans la dignité.

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