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Budget : des moyens supplémentaires pour atteindre le plein-emploi

Près de 7 milliards d'euros en plus seront débloqués en 2023 par rapport à 2022. Objectif : un taux de chômage qui ne dépasse pas 5% en 2027.

Qui dit ambition de plein-emploi dit également moyen à la hauteur. Pour viser un taux de chômage de 5% à l'horizon 2027, comme l'a promis Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, le projet de loi de finance 2023 présenté lundi matin en conseil des ministres acte le prolongement de l'effort financier en faveur de l'emploi et de la formation professionnelle. Une décision logique et peu surprenante tant le président de la République a fait de cet objectif un axe fort – si ce n'est central – de son second mandat. Ainsi, avec 20,71 milliards d'euros prévus, la mission Travail et Emploi dispose d'une hausse de 6,7 milliards d'euros de ses crédits d'une année sur l'autre. Soit tout sauf l'épaisseur du trait.

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Un fort accent sera ainsi donné à la formation et l'alternance. Une enveloppe de 3,5 milliards d'euros d'aide à l'embauche des alternants a ainsi été prévue dans le budget 2023. De quoi confirmer l'ambition d'ouvrir les portes de l'alternance à de nouveaux jeunes et de viser le million d'apprentis et de jeunes en contrat de professionnalisation d'ici 2027. Depuis près de quatre ans, l'apprentissage connaît une véritable explosion. Il concerne aujourd'hui 740.000 jeunes contre moins de 300.000 en 2017. Un bond qui s'explique d'une part par la loi « Avenir professionnel » de 2018 mais aussi du fait des aides massives mises en place durant le Covid et qui subsistent toujours. Si l'enveloppe destinée à ces « coups de pouce » reste massive, le gouvernement a toutefois l'ambition de la recadrer sur certains publics prioritaires pour la rendre plus efficace et utile.

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Le gouvernement compte également se tenir au chevet de France Compétences, le bras armé de la formation dans l'Hexagone. En raison de la bonne dynamique de l'alternance mais aussi de la formation professionnelle – par le biais notamment du recours massif au CPF –, l'organisme devrait afficher un déficit de 5,9 milliards d'euros en 2022. Pour limiter les dommages, l'exécutif prévoit un soutien de 2 milliards d'euros par le biais d'une subvention exceptionnelle et d'une « rebudgétisation de la moitié du financement des pactes régionaux du plan d'investissement dans les compétences (PIC) ». Une rustine qui devrait suffire un temps mais pas éternellement. Nul doute que l'exécutif devra se pencher tôt ou tard avec les partenaires sociaux sur la soutenabilité du système actuel.

En outre, pour répondre aux enjeux de plein-emploi, les sommes allouées à la formation des salariés et des publics les plus éloignés du marché du travail seront renforcées. Les pactes régionaux du PIC mais également le plan de réduction des tensions de recrutement seront prolongés en 2023. « L'effort exceptionnel pour faire face aux évolutions du marché du travail et assurer le maintien en emplois des salariés est confirmé et s'élève à 325 millions d'euros en 2023 », peut-on lire dans le budget présenté lundi. À noter également 100 millions d'euros supplémentaires destinés au passage en année pleine du contrat d'engagement jeune (CEJ) lancé en mars 2021.