Après la grève du 28 mars, l'intersyndicale va-t-elle annoncer un acte 11 du mouvement social contre la réforme des retraites ? Et à quelle date ? Les syndicats pourraient apporter des réponses ce soir à l'issue de la journée de grève.
Le 28 mars sera-t-elle la dixième et dernière journée de grève contre la réforme des retraites ? Pas si sûr. L'intersyndicale pourrait encore vouloir prolonger le mouvement social, d'autant qu'elle n'a toujours pas obtenu gain de cause. Si le retrait du projet de loi par le gouvernement ne semble pas envisageable, les syndicats ont proposé ce mardi 28 mars de recourir à la médiation. "On doit être en capacité de faire valoir nos idées de façon pacifique et démocratique. [...] Il faut mettre en suspens la réforme. On prend un mois et demi et on fait de la médiation. Et on regarde sur quoi il peut y avoir un compromis ou non", a défendu le patron de la CFDT, Laurent Berger, au micro de France Inter. Cette idée doit être discutée lors de la réunion intersyndicale prévue à l'issue de la journée de grève du 28 mars avant qu'une lettre ne soit adressée personnellement à Emmanuel Macron. Reste que le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a fermé la porte à cette possibilité ce mardi : "On n'a pas besoin de médiation pour se parler, on peut se parler directement".
Fort probable donc de voir de nouvelles journées de grève et de manifestation s'organiser à l'appel de l'intersyndicale. Mais quand ? Les discussions sur la suite du mouvement social seront au cœur de la réunion intersyndicale, mais l'annonce d'une nouvelle date de mobilisation n'est pas garantie. Il est possible que les syndicats décident de laisser plus de répit aux Français avant un éventuel acte 11. Car la grève du 28 mars a été marquée par une nette baisse de la mobilisation : 450 000 et personnes à Paris contre 800 000 le 23 mars selon les syndicats ou encore 180 000 personnes à Marseille contre 280 000 cinq jours avant d'après la même source. Mais les fédérations syndicales ne désespèrent pas et au départ de la manifestation parisienne ce mardi, Laurent Berger l'a assuré : le mouvement de grève est "encore très soutenu".
Le rendez-vous national et interprofessionnel pour manifester contre le tant décrié projet de réforme des retraites est prévu ce mardi 28 mars 2023. Une date très rapprochée de la précédente mobilisation du 23 mars et affectée par une participation en baisse, tant au niveau des grévistes que des manifestants.
Des grèves reconductibles dans certains secteurs
En parallèle de l'annonce d'une nouvelle grève interprofessionnelle après le 28 mars, d'autres mouvements sociaux sont susceptibles de durer quelques jours ou plus. La filière "traitement des déchets" de la CGT, qui comprend notamment les éboueurs, les usines d'incinération des déchets ou encore l'assainissement, a décidé d'arrêter momentanément la grève pour mieux la reprendre à compter du mercredi 29 mars. La grève reconductible est aussi à l'œuvre depuis le 7 mars dans les transports de la SNCF.
Des manifestations spontanées quotidiennes, jusqu'à quand ?
C'est une nouvelle forme de mobilisation qui s'ajoute aux grèves syndicales : les manifestations sauvages et spontanées. Depuis le jeudi 16 mars, jour du déclenchement du 49.3 pour l'adoption de la réforme des retraites, des opposants au projet de loi - particulièrement des jeunes - se rassemblent tous les soirs ou presque dans plusieurs villes de France pour contester la décision du gouvernement. Ces manifestations réunissent jusqu'à plusieurs milliers de personnes, mais sont marquées par des violences entre manifestants radicaux et forces de l'ordre. Reste que ces mobilisations sont susceptibles de durer puisqu'elles n'impliquent aucun coût, à la différence des journées de grèves qui privent les travailleurs d'un jour de salaire. Ces mouvements spontanés pourraient aussi disparaître d'eux-mêmes mais, compte tenu de la colère sociale, l'hypothèse est moins probable.
