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« Camaïeu, c’est mort ce soir » : déstockage, larmes et incompréhension avant fermeture définitive

L’enseigne d’habillement féminin, en liquidation judiciaire, ne rouvrira pas après ce samedi 1er octobre. Ses 2 600 salariés seront licenciés.

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Entre deux encaissements, Roxane Carneiro-Deneza tire un Kleenex et essuie ses larmes. Depuis jeudi 28 septembre, au lendemain du prononcé de la liquidation judiciaire de Camaïeu, la responsable du magasin d’Orly (Val-de-Marne) reçoit des fleurs et des chocolats que lui apportent ses clientes. « Ce n’est pas mon patron que je pleure. C’est vous, madame », confie-t-elle, samedi 1er octobre, en remerciant l’une de ses fidèles clientes, à quelques heures de la fermeture définitive de la boutique où elle travaille depuis neuf ans.

Les paquets-cadeaux s’amoncellent derrière la caisse. Le montant de la recette grimpe. Dans cette boutique située dans la galerie de l’hypermarché E. Leclerc d’Orly, à proximité des quartiers populaires Les Aviateurs et La Sablière, les clientes sont venues en masse acheter des vêtements bradés à moins 50 %. Le directeur de l’hypermarché a dépêché son vigile pour canaliser la cinquantaine de personnes qui sans discontinuer patientent pour entrer. « Là, vous voyez, soudainement, c’est plus vraiment la crise ! », observe l’adjointe du magasin, Elodie, qui n’a pas souhaité que son nom de famille figure dans cet article.

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Beaucoup sont là « pour saluer les vendeuses »

Beaucoup des clientes sont venues parce que « Camaïeu, c’est mort ce soir ». L’attrait des petits prix, des cintres distribués gratuitement et l’envie de solder une carte-cadeau ou un avoir les pressent à acheter. A beaucoup acheter. Quitte à choisir des vêtements d’été, tee-shirts bariolés, sandales vertes ou robes, et à regretter qu’« il n’y [ait] pas − 50 % sur les bijoux ».

Beaucoup sont aussi là « pour saluer les vendeuses » et faire preuve de « solidarité » alors que « la vie est dure ». Parce qu’elle a « entendu aux infos que le montant de la recette, c’est pour les salariés », Elisabeth Pommier, retraitée de 66 ans, est venue « faire un tour ». Et elle « achète sans vraiment de besoin » parce que « ce sera pour leur cagnotte », explique-t-elle, sans pouvoir croire que « cette fermeture soit aussi rapide ».

L’enseigne fondée en 1984 a été placée en redressement judiciaire début août, deux ans après sa reprise par la Financière immobilière bordelaise (FIB), société foncière détenue par l’homme d’affaires Michel Ohayon, 104e fortune de France, selon le magazine Challenges. Le mercredi 27 septembre, le tribunal de commerce de Tourcoing a prononcé sa liquidation, après avoir écarté le plan de continuation présenté par M. Ohayon.

L’administrateur judiciaire de l’enseigne de Roubaix a décidé d’allouer le montant du chiffre d’affaires réalisé en magasin du jeudi 28 au samedi 1er octobre au financement des indemnités de licenciement des 2 600 salariés. Près de 25 millions d’euros de ventes auraient été récoltés, selon nos informations. En trois jours, certains magasins ont réalisé l’équivalent d’un mois d’activité. « C’est dingue », reconnaît Roxane Carneiro-Deneza.

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