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Cancer du sein : 6 idées fausses sur la reconstruction mammaire

© Shutterstock / Tverdokhlib

1/6 - Toutes les femmes ayant eu une mastectomie se font reconstruire le sein
FAUX. En fait, seules 30 % font ce choix, explique le Dr Alfred Fitoussi, chirurgien. Souvent, c'est la faute à un manque d' informations. Parfois, cela peut traduire une peur de la chirurgie, de la douleur, une incertitude sur le résultat, l'impression d'être trop âgée pour ça... Ou la femme peut avoir appris à aimer son nouveau corps, son asymétrie, et ne pas avoir envie ni d'un nouveau changement ni d'une nouvelle opération.

Par Stéphanie Paicheler

[OCTOBRE ROSE] Avoir un cancer du sein, subir une mastectomie puis choisir (ou non) de se faire reconstruire : une décision loin d'être simple. D'autant que les idées fausses sont répandues sur le sujet. En voici six.

Avec 58 459 nouveaux cas par an (Santé publique France), le cancer du sein est à la fois le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme. Quand le médecin prend la délicate décision de retirer un sein, c'est évidemment pour augmenter les chances de guérison. Une reconstruction est alors proposée. C'est aussi une option quand une chirurgie conservatrice du sein (ou tumorectomie) a modifié sa forme, et que la patiente n'aime pas le résultat esthétique.

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Envie de se sentir à nouveau désirable, d'effacer ce qui rappelle le cancer... Les motivations pour passer à l'acte sont nombreuses. Et lorsqu'on décide de se lancer, trois options de reconstruction mammaire sont possibles.

Cancer du sein : 3 options pour la reconstruction

  • Prothèses + injections de graisse. "Cette technique hybride est utilisée dans 70 % des reconstructions en France" explique le Dr Alfred Fitoussi, chirurgien spécialisé en chirurgie du sein. Si la prothèse est utilisée seule (remplie de gel de silicone ou de sérum physiologique), elle sera alors placée à l'arrière du muscle pectoral. Cette opération se fait sous anesthésie générale.
  • La technique des lambeaux. "Elle utilise les propres tissus de la patiente (provenant du dos, ou du ventre par exemple)." Le chirurgien introduit le lambeau par l'aisselle et le fait glisser sous la peau du thorax pour reconstruire le sein. «"Beaucoup plus lourde, elle nécessite 3 à 5 heures d'opération. Elle représente 8 à 10 % des reconstructions."
  • Le lipomodelage ou lipofilling. Cette technique permet de reconstruire un sein, ou d'en remodeler son volume, en injectant à la patiente sa propre graisse, prélevée au niveau des hanches, du ventre, des fesses ou des cuisses. "Ces injections -sous anesthésie générale - permettent de reformer un sein de manière très naturelle, sans laisser de cicatrices. L'inconvénient, c'est qu'elle demande de la patience. Compter de 2 à 4 injections, à 4 mois d'intervalle à chaque fois. En tout, cela demande une bonne année."

Quelle que soit la méthode retenue, il faudra, après avoir restauré le volume mammaire, reconstruire l'aréole et le mamelon. Certains tatoueurs sont spécialisés, effectuant un travail bluffant de réalisme.

Source : Dr Alfred Fitoussi, chirurgien spécialisé en chirurgie du sein - cancérologie, à la clinique Saint-Jean-de-Dieu, à Paris.

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2/6 - Mieux vaut attendre plusieurs mois ou années après le traitement pour faire la reconstruction
FAUX. Aujourd'hui, le plus souvent, la reconstruction a lieu en différé, après la fin des traitements, voire des années plus tard. Pourtant, dans 90 % des cas, la reconstruction immédiate est tout à fait possible, assure le Dr Fitoussi. Sauf dans de rares cas. La reconstruction, par exemple, ne doit pas retarder les traitements anticancéreux. Si l'intervention est à haut risque de complications, elle sera donc repoussée.

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3/6 - Une reconstruction permet de retrouver ses seins d'avant
FAUX. Ils peuvent être très bien faits, le résultat peut être très joli, mais le sein reconstruit ne pourra pas être parfaitement identique à celui que vous aviez. Mieux vaut le savoir avant, pour mieux s'y préparer. De même, le sein reconstruit perd en grande partie sa sensibilité.

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4/6 - Une reconstruction mammaire coûte forcément cher
FAUX. L'intervention est remboursée à 100 % dans le cadre de l'ALD (affection longue durée), sur la base du tarif de l'Assurance maladie. Toutefois, certains chirurgiens et anesthésistes pratiquent des dépassements d'honoraires, il faut donc se renseigner en amont. Dans le privé, la facture peut aller jusqu' à 2000 à 3000 €, voire plus, selon les honoraires du chirurgien. Certaines mutuelles remboursent le reste à charge.

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5/6 - La reconstruction augmente le risque de récidive
FAUX. Si c' était le cas, nous ne le ferions pas, rassure notre expert. En revanche, il est exact que la radiothérapie peut abîmer un sein reconstruit. Notamment lorsqu'il s'agit d'une prothèse. Il y a alors un risque de "coque", c'est-à-dire un épaississement anormal des tissus entourant la prothèse. Cela n'empêche évidemment pas de faire des séances de radiothérapie, mais la patiente aura peut-être besoin ensuite de revoir un chirurgien esthétique pour "réparer" ce qui a été abîmé.

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6/6 - Une reconstruction mammaire c'est forcément douloureux
FAUX. En fait, cela dépend beaucoup de la technique. Avant, les prothèses étaient souvent mises derrière le muscle, ce qui était douloureux. Aujourd'hui, le plus souvent, elles sont mises devant le muscle. On y ajoute des injections de graisse pardessus. Le résultat est plus naturel, plus souple, cela vieillit mieux, et ça entraîne beaucoup moins de douleurs.

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Stéphanie Paicheler