France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Ce que l’on sait de la mort d’un homme après avoir été lynché à L’Escarène près de Nice

Qu’est-il arrivé à Jérémy Da Silva, mort le 14 octobre à l’hôpital de Nice ? Deux jours plus tôt, l’homme de 39 ans se trouvait à L’Escarène (Alpes-Maritimes), un gros village de 2 500 habitants de l’arrière-pays niçois, où il aurait été lynché par une trentaine de personnes. Les faits, terribles, n’ont été rendus publics qu’au bout d’un mois et demi.

Les faits

Selon Midi libre, la compagne de Jérémy Da Silva, habite le village situé à environ une demi-heure de Nice. L’homme, père de famille, est soupçonné ce soir-là par certains habitants du village d’avoir commis un vol chez une dame âgée. Muguette, une habitante de L’Escarène, dit avoir aperçu un voleur dans la salle à manger de son appartement. «Je suis venue ici et j’ai dit : ‘‘Qu’est-ce que vous ?’’ J’ai crié. Il avait déjà pris la carte bleue, l’argent dans le porte-monnaie, et puis il est parti», a expliqué l’habitante à BFM TV. Auprès du Parisien, elle détaille : «J’étais dans ma chambre pour allumer la télévision. J’ai vu passer une ombre dans la salle à manger. C’était un homme, avec une capuche, qui s’est enfui avec ma carte bleue et 45 euros que j’avais posés sur la table. Je l’ai identifié après, avec les gendarmes.»

Interpellés par les cris de la dame, des voisins s’en prennent à lui, le frappent. D’après Nice-Matin, certains lâchent même un de leurs chiens contre lui. Selon un riverain, ils sont environ une trentaine à participer à cette «chasse à l’homme». La victime essaie de s’enfuir mais n’y parvient pas.

Un villageois témoigne sur BFM être intervenu avec d’autres pour stopper le lynchage : «La personne était encore consciente, elle marchait. On a attendu la gendarmerie.» Selon le témoignage de sa compagne, recueilli par Nice-Matin, elle retrouve son compagnon peu de temps après, «sans chaussures et les vêtements déchirés».

La mort

La victime a été transportée en urgence à l’hôpital Pasteur de Nice, mais sans que son pronostic vital ne soit alors engagé. Or l’homme meurt deux jours plus tard, des suites de ses blessures.

Selon l’autopsie, Jérémy Da Silva est décédé d’un «choc septique consécutif à une perforation de l’intestin grêle, résultant elle-même d’un choc traumatique à l’abdomen», selon le résultat de l’autopsie publié lundi.

L’enquête

Auprès du Parisien, le maire du village, Pierre Donadey, commente : «J’ai été informé quatre jours après les faits. Ce n’est pas l’omerta ici, mais que dire ? On ne sait vraiment rien. Pour moi, tout est bizarre. L’histoire du cambriolage aussi. Que s’est-il passé avant ? Il y a la rumeur qu’un suspect se serait enfui. Je ne vois pas de qui il s’agit. Si c’est le cas, il n’est pas d’ici.»

Le parquet de Nice a ouvert une information judiciaire. L’enquête, confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Nice sous l’autorité d’un juge d’instruction, est menée pour le chef de «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner».

Aucune mise en examen n’a été pour l’instant effectuée dans ce dossier, selon une source judiciaire, confirmant une information du quotidien Nice-Matin. Selon cette source judiciaire, les auteurs des violences n’avaient pas été identifiés en fin de semaine dernière.