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«Censure préalable» levée, Mediapart publie son article sur Gaël Perdriau

«Censure préalable» levée, Mediapart publie son article sur Gaël Perdriau
Gaël Perdriau a été exclu de LR.

Photo AFP

publié le 30 novembre 2022 à 21h42.

La justice a autorisé la publication de l’enquête sur le maire de Saint-Etienne accusé d’avoir propagé une « rumeur criminelle » à l’encontre de son rival Laurent Wauquiez.

La justice a finalement autorisé mercredi le média en ligne Mediapart à publier une enquête accusant le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau (ex-LR) d’avoir propagé une « rumeur criminelle » à l’encontre d’un rival politique, le président de la région Auvergne Rhône-Alpes Laurent Wauquiez.

Par une décision de justice, considérée comme un acte inédit de « censure » d’un média en France par de nombreux journalistes et défenseurs de la liberté d’expression, l’édile stéphanois, déjà englué dans une affaire de chantage présumé, avait obtenu le 18 novembre l’interdiction de publication de cet article. « La justice rétracte l’ordonnance qui nous interdisait de publier notre enquête sur les méthodes politiques de Gaël Perdriau », a tweeté Mediapart qui a diffusé dans la foulée l’article « après 12 jours de censure ». « Mediapart révèle que le maire de Saint-Etienne a lancé une rumeur criminelle, dont il reconnaît aujourd’hui qu’il s’agit d’une pure calomnie, contre le président de région Laurent Wauquiez », affirme en préambule cet article.

Vendredi dernier, le directeur du média d’investigation, Edwy Plenel, était venu demander au tribunal judiciaire de Paris « de mettre fin au plus vite à une attaque sans précédent contre la liberté de la presse ». Mais l’affaire a été mise en délibéré, à la déception de Mediapart, soutenu à l’audience par Reporters sans frontières, la Fédération internationale des journalistes (FIJ), des syndicats de la profession, la Ligue des droits de l’homme et les associations de la presse judiciaire et des avocats praticiens du droit de la presse.

Ces derniers visaient la rétraction d’une ordonnance, rendue en urgence par le même tribunal le 18 novembre, à la demande du maire de Saint-Etienne qui avait invoqué une atteinte à la vie privée, sans que Mediapart n’ait pu se défendre. Cette décision lui interdisait de publier de nouvelles informations tirées d’un enregistrement audio de l’élu stéphanois, après une série de révélations sur une affaire de chantage à la vidéo intime.

« Un intérêt public majeur »

Or l’enquête de Mediapart présente un « intérêt public majeur », avait fait valoir Edwy Plenel, relatant comment un maire utilise « le poison de la calomnie » comme « arme politique pour discréditer » un opposant, Laurent Wauquiez.

La magistrate Violette Baty est revenue sur sa première décision considérant qu’il y avait eu « rétention d’éléments d’informations » sur « l’état exact » des discussions entre Mediapart et Gaël Perdriau et sans possibilité de contradictoire de la part du média qui n’avait pas été informé de la procédure, selon la décision.

Wauquiez va attaquer en diffamation

Le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a annoncé mercredi sur son compte Twitter qu’il allait porter plainte pour diffamation contre le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau. Selon l’article de Mediapart mis en ligne, « Gaël Perdriau accuse à tort le président de la région Laurent Wauquiez, membre du même parti que lui mais qu’il voue aux gémonies, de la pire des choses : être un pédocriminel ». L’enquête de Mediapart se fonde sur un enregistrement audio fait dans le bureau du maire en novembre 2017, en présence de son directeur de cabinet et de son ex-premier adjoint Gilles Artigues.
« Je n’imaginais pas qu’un élu de la République puisse tomber dans une telle indignité », dit le tweet publié par Laurent Wauquiez.