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Ces écoliers charentais apprennent l’anglais dès 3 ans et ça marche!

Ces écoliers charentais apprennent l’anglais dès 3 ans et ça marche!
À l’école de Hiersac, selon l’approche « Emile », l’anglais est pratiqué de façon transversale, dans des activités d’arts plastiques comme de jeu ou de motricité ainsi que dans les petites actions du quotidien.

Photo Renaud Joubert

Par Céline GUIRAL - c.guiral@charentelibre.fr, publié le 27 novembre 2022 à 18h22, modifié à18h22.

En Charente, trois écoles pilotes proposent de l’anglais renforcé dès la petite section de maternelle. Une expérience galvanisante pour l’équipe pédagogique pour qui l’adhésion des tout-petits est réjouissante.

Timéo serre entre ses mains un gros dé en mousse bleu. Regard interrogatif en direction de « maîtresse Laurence » assise dans l’espace de rassemblement de cette classe de 16 élèves qui mêle petite, moyenne et grande section. « Throw it ! (Jette-le !) », lui propose l’enseignante. Timeo s’exécute avec plaisir sous les regards de ses petits camarades assis en rond. « And now, we count », poursuit Laurence Tiradon. « One, two, three, four, five », égrène Timéo en posant son index sur la face du dé. A 4 ans, le jeune garçon n’a eu aucune difficulté à trouver ses mots dans la langue de Shakespeare. Et pour cause...

Timéo serre entre ses mains un gros dé en mousse bleu. Regard interrogatif en direction de « maîtresse Laurence » assise dans l’espace de rassemblement de cette classe de 16 élèves qui mêle petite, moyenne et grande section. « Throw it ! (Jette-le !) », lui propose l’enseignante. Timeo s’exécute avec plaisir sous les regards de ses petits camarades assis en rond. « And now, we count », poursuit Laurence Tiradon. « One, two, three, four, five », égrène Timéo en posant son index sur la face du dé. A 4 ans, le jeune garçon n’a eu aucune difficulté à trouver ses mots dans la langue de Shakespeare. Et pour cause. Il la pratique quotidiennement, à hauteur d’enfant, dans le cadre du projet d’anglais renforcé proposé par l’Éducation nationale et entamé depuis 3 ans dans l’établissement. En Charente, deux autres écoles, à Boutiers et Gourville se sont lancées dans ce dispositif.

Dans le département, Alexia Nouhé, conseillère pédagogique Langues vivantes au premier degré, accompagne et encadre les enseignants dans ce dispositif inédit. « Il ne s’agit pas, à proprement parler, de dispenser des cours de langue », relate Laurence Tiradon, enseignante depuis 22 ans. Mais bien plutôt, de proposer son enseignement à travers un usage quotidien et dans des matières diverses dans une démarche transversale. Ainsi la session de motricité va-t-elle se faire en anglais (le fameux Head-shoulders-knees-toes), mais également l’atelier d’arts plastiques comme les différentes activités proposées tout au long de la matinée. « Même lorsqu’on leur demande de s’essuyer les pieds sur le tapis, on le fait en anglais », s’amuse Laurence Tiradon. « On vit anglais ! », se réjouit l’enseignante qui insiste sur la portée collective du projet qui infuse dans tout le groupe scolaire, de la petite section de maternelle au CM2. Sans compter « que nous sommes, parmi l’équipe pédagogique, trois à être particulièrement sensibles à cette discipline, parce nous avons fait des études d’anglais notamment ».

Ce matin-là, après l’accueil des enfants en anglais, ces derniers enchaînent les activités autour de ce fil conducteur. La maîtresse fait face à ses élèves, assis en demi cercle. Elle suggère comptines, jeux et courts échanges. « Let’s sing the hello song ! », annonce-t-elle avec entrain. « Hello, hello, what’s your name ? My name is Laurence », entame l’enseignante. Une multitude de petits index se lèvent. « Who’s next ? Thea ! ». Visiblement à l’aise, les enfants âgés de 3 à 5 ans adhèrent sans ciller. « Tout se fait dans une approche ludique », précise Laurence Tiradon que le projet enthousiasme totalement. « Quand on est enseignant, on propose des tas de projets à l’école, et tous ne sont pas toujours bien identifiés. Ce qui n’est pas le cas pour celui-ci, même les parents jouent le jeu à la maison en distillant quelques mots d’anglais ».

221114-30-371 - cours d’anglais a la maternelle hiersac - photo : Renaud Joubert
221114-30-371 - cours d’anglais a la maternelle hiersac - photo : Renaud Joubert

Renaud Joubert

Même la cantinière s’y est mise

Pour l’enseignante, les acquisitions chez les moyens et les grands sont déjà éloquentes. « Ils savent déjà beaucoup de choses ». Un vocabulaire qui s’ancre dans une approche « spiralaire ». « Chez les tout-petits, beaucoup d’enseignements relèvent de cette méthode. Nous répétons, nous revenons sur les acquis. On brasse beaucoup ». La plasticité de leur système cognitif leur permet d’être « très souples sur le plan phonétique ». Une façon aussi, de permettre aux enfants d’avoir une approche pragmatique de la langue anglaise, celle du quotidien. Mais également, de « désacraliser » l’apprentissage d’une langue étrangère. « Et puis », estime Laurence Tiradon, « Je trouve intéressant l’idée de donner vie à une égalité des chances. Dans le sens où des enfants qui ne sont pas forcément à l’aise au niveau scolaire peuvent développer une vraie appétence pour la démarche. »

Même lorsqu’on leur demande de s’essuyer les pieds, on le fait en anglais.

Le groupe scolaire, qui compte une centaine d’élèves, est accompagné pour ce dispositif et depuis trois ans par une assistante d’anglais dans le cadre du programme France Education International. Pour 2022/2023, c’est Victorine Oko, originaire du Kenya, qui prodigue ses conseils. « L’an dernier, nous avions eu une jeune Indienne », se réjouit Laurence Tiradon qui loue cette « ouverture culturelle ».

221114-30-371 - cours d’anglais a la maternelle hiersac - photo : Renaud Joubert
221114-30-371 - cours d’anglais a la maternelle hiersac - photo : Renaud Joubert

Renaud Joubert

Illustration d’un projet qui botte toute une école, même la cantinière s’y est mise ! Entre deux ateliers dans la classe, elle passe une tête pour s’enquérir du nombre de présents au restaurant scolaire : « Hello, I am Valérie… How many ?…», lance-t-elle un peu hésitante, accent authentique made in Charente. This is great job !

Objectif labellisation

Aujourd’hui, trois écoles pilotes («une par circonscription ») adhèrent au dispositif anglais renforcé en Charente dans le cadre de l’Emile, à savoir l’Enseignement d’une matière intégrée en langues étrangères. Outre Hiersac, Boutiers et Gourville se sont lancées dans ce dispositif. A terme, à l’école de Hiersac, « l’objectif est de décrocher le label et d’obtenir la labellisation Euroscol », déroule Laurence Tiradon, la directrice. Label qui vise à « reconnaître l’implication des écoles dans une dynamique européenne » et notamment « le renforcement de l’apprentissage des langues ». Outre la possibilité de bénéficier de l’accompagnement d’une assistante de langue, une vingtaine d’enseignants charentais ont effectué un voyage linguistique d’une semaine en Irlande, à Bray, près de Dublin, lors des vacances de Toussaint. Une expérience « formidable » selon les instituteurs qui ont suivi des cours de perfectionnement d’anglais le matin et de pédagogie les après-midi.

Victorine Oko, assistante d’anglais aux côtés d’Alexia Nouhé, conseillère pédagogique Langues vivantes au premier degré.
Victorine Oko, assistante d’anglais aux côtés d’Alexia Nouhé, conseillère pédagogique Langues vivantes au premier degré.

Photo CG

221114-30-371 - cours d’anglais a la maternelle hiersac - photo : Renaud Joubert
221114-30-371 - cours d’anglais a la maternelle hiersac - photo : Renaud Joubert

Renaud Joubert

221114-30-371 - cours d’anglais a la maternelle hiersac - photo : Renaud Joubert
221114-30-371 - cours d’anglais a la maternelle hiersac - photo : Renaud Joubert

Renaud Joubert