France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Ces entreprises qui ne sont pas convaincues par la semaine de quatre jours

Le Royaume-Uni commence à tirer les conclusions de l’expérimentation de six mois qui a vu 61 sociétés britanniques s’essayer à la semaine de quatre jours. Et les résultats sont unanimes : 92 % des entreprises ont déclaré qu’elles continueraient avec cette organisation et 30 % d’entre elles ont pérennisé le dispositif, note le site de la BBC.

Du côté des salariés, la semaine de quatre jours a également eu des effets bénéfiques : 71 % ont déclaré ressentir moins d’épuisement professionnel.

Pourtant, malgré ces chiffres enthousiasmants, toutes les entreprises n’ont pas sauté le pas. “Certaines entreprises ont abandonné l’expérience, d’autres n’ont pas encore adopté cette formule” de manière pérenne, rapporte le diffuseur britannique.

C’est notamment le cas de l’entreprise d’ingénierie Allcap, qui a participé au programme test en espérant pouvoir offrir un jour de repos supplémentaire à ses équipes. Mais le groupe a rejoint l’initiative de manière tardive et plutôt que d’offrir aux travailleurs un week-end de trois jours comme la plupart des 61 entreprises participant au test, les employés d’Allcap ont bénéficié d’un jour ouvrable de congé tous les quinze jours.

Une organisation pas uniforme

Mais cela n’a pas suffi. “Nous avons découvert que les salariés, au lieu de faire dix journées de travail, en faisaient neuf extrêmes – et une fois qu’ils obtenaient la journée de congé prévue, ils étaient épuisés”, explique à la BBC Mark Roderick, le patron d’Allcap. Résultat : l’entreprise a dû se retirer du programme deux mois avant l’échéance prévue.

Plusieurs experts estiment également que la semaine de quatre jours n’est pas soutenable pour tous les secteurs. “Pour certaines entreprises, en particulier celles qui sont en présence de clients, la semaine de quatre jours était synonyme d’embauches supplémentaires – si bien que l’adoption du nouveau modèle aurait entraîné des coûts prohibitifs”, analyse la BBC.

Dans ces entreprises en particulier, une différence est également apparue sur les types de poste occupés par les employés. La semaine de quatre jours a permis aux salariés n’ayant pas de contact avec les clients (lorsqu’ils travaillent dans des entrepôts, par exemple) de dépasser leurs objectifs, tandis que ceux en rapport avec la clientèle étaient plus sous pression.

Une différence qui rend difficile la décision d’adopter la semaine de quatre jours pour tous. “Nous avons 220 salariés : il serait inimaginable d’accorder les quatre jours à certains et pas à d’autres”, fait valoir Alison Dunn, directrice générale du service d’assistance téléphonique aux consommateurs chez Citizens Advice, une entreprise d’aide juridique britannique.

Enfin, d’autres entreprises ont décidé de réduire le temps de travail hebdomadaire sans se convertir à la semaine de quatre jours, notamment en réduisant la charge horaire quotidienne.

Pour l’instant, si la semaine de quatre jours est une expérience méritant d’être pérennisée dans certaines entreprises, elle n’est peut-être pas réaliste pour toutes”, conclut le site de la BBC.