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Cette attaque que je ne saurais voir

Tout a commencé mercredi en début d’après-midi. Ceux qui étaient présents dans les bureaux de la Curie romaine ont noté, ce jour-là, un fort ralentissement de leur réseau Internet. Puis, rapidement, son blocage complet. Dans le même temps, tous les sites liés au Vatican ont été rendus inaccessibles. Et celui qui cherchait une encyclique, un extrait du droit canonique ou un discours du pape, ou voulait réserver des billets pour les Musées du Vatican, en est resté pour ses frais. Il a vu s’afficher une désespérante, et bien connue erreur informatique tenant en trois mots « 404 Not Found ».

Cette déstabilisation générale de tout le réseau informatique du plus petit État du monde n’est pas anodine : elle empêche l’accès à tous les textes de référence de l’Église catholique. Dont la mission est de porter sa « Bonne Nouvelle », y compris sur ce que l’on appelait au début des années 2000 « le continent numérique », mais qui constitue désormais une dimension à part entière de la vie de chacun.

Une question s’est naturellement imposée : s’agissait-il là d’une attaque informatique, deux jours après des propos du pape sur la Russie, qui avait provoqué des protestations officielles de Moscou à l’encontre de François ? Interrogé par les médias du monde entier, le Vatican n’a jamais officiellement confirmé cette hypothèse. On s’y est limité à parler d’« activités anormales », de « mouvements anormaux » ou encore de « tentatives anormales d’accès au site ». Une « anormalité » pour les services de la Curie, qui se refusent donc à utiliser le mot attaque, y compris dans les médias officiels du Vatican, pourtant touchés au premier chef, et qui n’ont jamais fait référence à ce problème.

La mésaventure du Vatican, qui n’était toujours pas réglée quarante-huit heures après les premiers signes de dysfonctionnement, est pourtant exactement la même que celle connue par le Parlement européen huit jours plus tôt après le vote d’une résolution qualifiant la Russie d’État terroriste. À Rome, toutes les pensées se sont d’ailleurs tournées vers cette option, alors que l’ambassadeur ukrainien attribuait clairement aux services de Vladimir Poutine « l’anormalité » en cours. Il est probable que l’histoire ne soit d’ailleurs pas terminée, tant elle intrigue les diplomates en poste à Rome, conscients de l’importance des informations que détient le Vatican. Et de la fragilité de ses systèmes informatiques.