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Champniers : La municipalité s’attache à faire revivre un ancien legs de 31 tableaux

S’il a fallu attendre si longtemps pour qu’ils soient mis en valeur sous une belle lumière blanche réglée au millimètre, dénués...

S’il a fallu attendre si longtemps pour qu’ils soient mis en valeur sous une belle lumière blanche réglée au millimètre, dénués de tout cadre, et bercés par les vieux murs en pierre de la médiathèque communale, c’est parce que pour une commune comme Champniers, gérer une telle collection n’est pas si simple.

La mairie n’a pas su tout de suite quoi faire de ces 31 toiles. Le grand tableau floral avait été placé dans le hall de la mairie, quelques autres étaient répartis dans les locaux municipaux. Une dizaine avait été « rangée » dans les archives municipales, une cave sombre au plafond bas et à l’odeur de vieux papiers.

Un don inattendu

Ils étaient entreposés dans un coin, surélevés, et conservés à une température constante de 15-16 °C. À l’abri des possibles attaques du temps certes mais surtout à l’abri des regards, la grande majorité de ces œuvres était presque tombée dans l’oubli. Une incompréhension pour Caroline Fombaron, dans l’opposition municipale à partir de 2009 : « J’ai vraiment eu peur pour les tableaux pendant cette période, heureusement ils ont tenu bon ».

Un tel legs ça implique une réelle responsabilité pour la commune.

Début de l’histoire en 2008. Caroline Fombaron, encore adjointe à la culture, rencontre lady Bird, la compagne du peintre hollandais décédé en 1991. Elle conservait pas moins de 300 tableaux dans sa maison d’Aubeterre. « On a vite sympathisé, raconte l’ancienne élue. Elle m’a invitée à découvrir la maison, puis m’a ensuite proposé de faire une exposition en mettant gratuitement les œuvres que je souhaitais à disposition. »

Caroline Fombaron en sélectionne 26. « J’en ai choisi des petites, des grandes et de tout type. » Lors de l’inauguration de cette première exposition en 2008, « lady Bird a décidé d’offrir les tableaux. C’était un moment magique. Elle était émue aux larmes », rappelle-t-elle d’une voix transpirant encore l’émotion et la surprise.

Un effort de la mairie actuelle

Cette base de collection a été complétée par un autre donateur. Michel Métreau, ami de lady Bird, a offert cinq œuvres du peintre hollandais. « Un tel legs, ça implique une réelle responsabilité pour la commune », souligne Sylvain Dubois. L’actuel responsable de la Culture pour la commune a dépoussiéré ce trésor. Il a profité de la crise du covid pour inventorier les tableaux.

« J’ai passé une semaine dans l’obscurité des archives à enlever les vieux cadres », sourit le responsable. S’en est suivi un important travail de photographie, des recherches pour retrouver les noms des tableaux, une ébauche de rétrospective sur l’œuvre du peintre puis la préparation de l’exposition. Le responsable culturel a voulu une scénographie à la hauteur des œuvres. « Le décor ça change tout, une bonne lumière, un accrochage simple et une présentation épurée », note-t-il.

Quand on lui demande l’avenir de ces tableaux après le 2 octobre, Sylvain Dubois nous emmène dans les différentes salles où pourront être exposées les œuvres. « Il faut que ce soit visible, pas que ce soit laissé des années dans un couloir ». Il envisage également d’en prêter certaines pour d’éventuelles expositions. Une chose est sûre, aucune huile ne redescendra aux archives de la mairie.

Les donateurs faits citoyens d’honneur

En parallèle du vernissage organisé jeudi 22 septembre, lady Bird et Michel Métreau ont été mis à l’honneur par la mairie. Tous les deux sont désormais citoyen d’honneur de Champniers. Un titre honorifique auquel tenait particulièrement Michaël Laville, maire de la commune « Je trouve important de mettre en valeur les bienfaiteurs de la commune ». Une récompense obtenue à titre posthume pour la donatrice. Décédée en 2011, elle n’avait pas été faite citoyenne d’honneur, malgré les demandes répétées de Caroline Fombaron : « La maire de l’époque [Jeanne Filloux] n’y voyait pas une priorité, pourtant cette femme charmante et généreuse méritait d’être reconnue », s’attristait celle qui avait fait de ces tableaux une véritable histoire personnelle. N’ayant pas lâché, elle a renouvelé sa demande au nouveau maire, qui a accédé à sa demande de manière « logique ». Une récompense méritée.