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Chantage à la sextape : le maire de Saint-Étienne inflexible devant son conseil municipal

Soupçonné d'avoir participé à un chantage politique, Gaël Perdriau présidait ce lundi son premier conseil municipal depuis la révélation de l'affaire, fin août.

Envoyée spéciale à Saint-Étienne

Gaël Perdriau tient bon. Le maire de Saint-Étienne, cité depuis fin août dans une affaire de chantage à la sextape sur son ancien premier adjoint centriste Gilles Artigues, présidait ce lundi 26 septembre un conseil municipal des plus agités. «En aucun cas le conseil municipal ne peut se transformer en tribunal», a martelé l'élu à l'ouverture de la séance face à des membres de la majorité réclamant son retrait.

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L'édile, qui a été exclu du parti LR, continue de nier toute implication dans le tournage d'une vidéo où l'on voit Gilles Artigues en train d'être massé par un homme dans une chambre d'hôtel à Paris, en janvier 2015. Accusation qui lui a valu d'être placé en garde à vue mi-septembre, avec son directeur de cabinet et un de ses adjoints, après les confessions d'un ancien proche de la mairie au site Mediapart. Selon cet homme, le maire et son entourage auraient monté ce piège en le rétribuant via des prestations fictives facturées à deux associations culturelles subventionnées par la mairie.

Gaël Perdriau a encore démenti ce lundi avoir utilisé ces images pour faire pression sur le centriste, dont l'engagement catholique est connu. «Je n'ai jamais eu, ni vu cette vidéo. Je n'ai jamais détourné le moindre euro d'une collectivité», a-t-il ajouté, provoquant quelques éclats de rire dans la salle.

Le retrait du maire réclamé

À l’extérieur, sur les marches de l'Hôtel de Ville, les syndicats municipaux étaient réunis pour réclamer un moratoire sur toutes les décisions prises par Gaël Perdriau depuis 2014, ainsi que le retrait du maire LR. «Qu'une ville comme la nôtre arrive à un tel niveau de médiocrité me donne la nausée», lance Yannis, un agent de la ville venu manifester. «C'est pitoyable, nous avons l'impression qu'il s'agit d'une politique de maternelle», s'indigne un autre. À l’intérieur, la salle Albert-Lebrun, qui accueille le conseil, est comble. «C'est la première fois que je vois autant de monde au conseil municipal», lance avec ironie un citoyen venu assister aux débats.

Une affiche dans le centre-ville de Saint-Etienne réclamant le départ du maire Gaël Perdriau. Margaux d'Adhémar/Le Figaro

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La question de la présence de l'ancien directeur de cabinet du maire, Pierre Gauttieri, ce matin dans la mairie, a également été soulevée à plusieurs reprises lors du conseil. Celui-ci a pourtant été limogé par Gaël Perdriau la semaine dernière en raison du scandale, tandis que l'adjoint, nommément accusé d'avoir tourné la vidéo, a présenté sa démission. Face à l'animosité de l'auditoire, le maire a appelé à «laisser la justice placer les responsabilités là où elles sont».

Alors qu'environ 200 personnes sont réunies devant la mairie et que les communistes ainsi que des membres du Parti Socialiste ont quitté la salle du conseil, le président départemental de l'UDI Lionel Boucher a pris la parole. «Comme tous les Stéphanois», il s'est senti «trahi». Avant de conclure : «Monsieur Perdriau, partez !»

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