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Charentais de l’année: ils nous inspirent

Charentais de l’année: ils nous inspirent
Sportif, solidaires, engagés ou médiatiques, les Charentais valeureux ont été acclamés hier.

Photo Julie Desbois

Par Lénaëlle SIMON - l.simon@charentelibre.fr, publié le 2 décembre 2022 à 9h48.

La cuvée 2022 des Charentais de l’année est sortie hier soir Depuis Carat, les dix Charentais les plus valeureux ont été mis en lumière pour leur solidarité, leur engagement mais surtout leur passion Une ode à un département créatif.

Il n’était pas « très bon à l’école », il n’aimait pas non plus les maths. Mais aujourd’hui c’est qui le patron ? C’est Giovanny Fortune, qui à 16 ans et avec l’aide de ses parents, a créé son épicerie « les quatre saisons » à Saint-Séverin. De quoi attirer les caméras de la France entière ! « Ça m’a apporté du bon et bon moins bon, par rapport aux contrôles. » Éclats de rire. Les journées de 7h à 22h quand on n’est pas majeur, le code...

Il n’était pas « très bon à l’école », il n’aimait pas non plus les maths. Mais aujourd’hui c’est qui le patron ? C’est Giovanny Fortune, qui à 16 ans et avec l’aide de ses parents, a créé son épicerie « les quatre saisons » à Saint-Séverin. De quoi attirer les caméras de la France entière ! « Ça m’a apporté du bon et bon moins bon, par rapport aux contrôles. » Éclats de rire. Les journées de 7h à 22h quand on n’est pas majeur, le code du travail n’applaudit pas autant que l’espace Carat, plein de plus d’un millier de personnes, un record, qui célébrait hier soir les Charentais de l’année. Giovanny est reparti avec le trophée du plus créatif.

Les gens pleuraient, ça m’a donné des frissons.

Ils sont comme ça les Charentais décorés. Modestes, discrets, toujours passionnés, parfois étonnés de monter sur scène. Les spéléologues de La Rochefoucauld (trophée médiatique), qui ont découvert par hasard la grotte de Saint-Projet, datée de l’âge de Bronze, sont « plus à l’aise sous terre » que devant le public. « La séquence la plus émouvante, c’est quand on a découvert la galerie avec des empreintes de pas, dont des enfants. »

Olga Lopushko, l’Ukrainienne à la tête de l’association Charente Ukraine Solidarité, a eu le droit à une ovation du public après l’élan de solidarité et l’aide fédérée. À côté sur scène, Joël Breton a reçu la distinction suprême : Charentais de l’année. Le directeur de la salle de spectacles de La Palène, à Rouillac, s’apprête à raccrocher, après deux faux départs. L’occasion de faire rêver un peu en racontant ses fins de nuit passées avec feu Jacques Higelin ou Guy Bedos. 25 ans au service de la culture en milieu rural. Deux mots qui ne vont pas toujours de pair. Lui les fait rimer d’un mantra : « il faut aimer les gens. Quand on aime, on ne compte pas, on veut faire plaisir dans un monde qui part un peu en cacahuète. » C’est comme ça qu’avec les Sarabandes, il a amené « la culture non pas dans le village des gens mais dans leur cour, leur jardin, leur cuisine. » Inédit et charentais. Cocorico.

En prise avec les enjeux de notre temps

L’an passé déjà, le jury avait loué les mille mains bénévoles qui ont redonné vie et lustre au château de la Mercerie, à Magnac-Lavalette. La preuve que l’enjeu est encore d’actualité. La preuve aussi que les Charentais de l’année se saisissent des enjeux de leur temps. Le localisme avec le Manslois, le fromage, fruit d’une saga familiale débutée il y a soixante ans tout pile par la grand-mère de David Paulet dans un sous-sol, Charentais le plus performant. Avec sa ferme pédagogique de Saint-Simeux, Tibère Pellet, devenu maraîcher il y a un an, cultive fruits et légumes pour ses « paniers » locaux, son foodtruck et des cantines scolaires. « Avant je vendais des olives grecques à des restos étoilés du monde entier. » On sent que sa nouvelle vie vaut mieux qu’une olive grecque.

Avant je vendais des olives grecques à des restos étoilés du monde entier. 

Le développement durable, autre sujet d’avenir, c’est l’affaire de la recyclerie Avril, à Rouillac, qui récupère, valorise, transforme. 67 tonnes d’objets récupérés l’an passé et un succès qui ne se dément pas. 17000 visiteurs l’an passé, encore plus cette année. « Les gens viennent parce qu’ils sont convaincus, ils ont envie de consommer autrement. »

Et puis la salle s’est tue quand Mano Mioulet, 16 ans, a grimpé les marches de la scène comme il avait franchi les derniers mètres du trail de Brie. Sur ses deux jambes, avec le soutien de ses parents. Le jeune homme infirme moteur cérébral déplace des montagnes avec ses parents et son coach sportif, Nicolas Gendry. Le trail de Brie, les montagnes de Lozère, une course au mont Blanc, Mano (trophée Solidaire) a avalé plus de courses que bien des valides grâce à une équipe de coureurs qui le portent sur sa joëlette. « En Lozère, à l’arrivée, les gens pleuraient, ça m’a donné des frissons. »

Emotion aussi quand Françoise et Simone, la centenaire, racontent leur cours de paddle à Nautilis. Résidentes de l’Ehpad de Saint-Michel, elles ont travaillé leur autonomie grâce aux deux ostéopathes et psychomotriciennes de Re-Santé vous. Et sont redescendues avec le trophée Engagé. Les regards sont désormais tournés vers Sokhna Lacoste (trophée sportif), l’athlète du G2A qui brille sur le 400 mètres et rêve de renverser Paris 2024. En 2017, elle avait été élue Jeune talent. L’avenir déjà.