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Charles Sobhraj, dit «le Serpent», a-t-il demandé une rémunération pour son interview sur TF1 ?

Question posée par Vivien le 6 février

Libéré de prison au Népal fin décembre, le tueur en série Charles Sobhraj s’est exprimé ce dimanche 5 février 2023 dans une interview accordée à l’émission Sept à Huit sur TF1. A l’antenne, le présentateur Harry Roselmack souligne que cette interview est une exclusivité, insistant sur le fait que depuis sa sortie de prison au Népal, «il n’avait pas encore parlé. Il prend ce soir la parole pour la première fois dans le “Portrait de la semaine”». L’homme de 78 ans, condamné pour meurtres par la justice indienne et népalaise et dont la vie a inspiré la série le Serpent diffusée sur Netflix, y clame son innocence. «Je ne suis pas un meurtrier, je n’ai tué personne», affirme-t-il.

Vous nous demandez si cette interview a été réalisée contre une rémunération. La question se pose puisque plusieurs journalistes ont écrit que Charles Sobhraj demandait à être payé pour répondre aux médias quand il se trouvait à Paris en 1997, après avoir purgé sa peine en Inde. «Sobhraj voulait être payé pour l’interview mais j’ai refusé et, à ma grande surprise, il a accepté de parler», se souvient le journaliste du Guardian, Andrew Anthony, dans un article revenant sur leur rencontre. Lors de sa libération en décembre 2022, l’AFP note également qu’en 1997, «Sobhraj a vécu à Paris, donnant des interviews rémunérées à des journalistes». Ce que confirmait également en 2014 le journaliste de Vice Gary Indiana, qui notait que Sobhraj «s’installe à Paris, où il aurait reçu 5 millions de dollars pour l’histoire de sa vie et commence à donner des interviews pour 6 000 dollars l’unité, dans son café préféré des Champs-Elysées».

«Il n’a jamais eu un sou»

Contactée par CheckNews, l’avocate de Charles Sobhraj, Me Isabelle Coutant-Peyre, affirme que son client n’a «absolument pas» été payé pour l’interview diffusée sur TF1. «Il n’a jamais eu un sou», assure-t-elle, ajoutant que l’interview filmée s’est faite «à la demande de l’éditeur du livre qui va sortir le 9 février. Ça va rapporter à l’éditeur l’Archipel qui fait partie du groupe Editis». L’Archipel prévoit effectivement de publier une autobiographie cosignée avec le journaliste Jean-Charles Deniau le 9 février.

Egalement sollicitée, l’agence de relations presse Langage et Projets Conseils, qui travaille pour les éditions de l’Archipel, assure qu’elle «n’est pas habilitée à faire des négociations financières». «Charles Sobhraj est en période de promotion de son ouvrage. Comme pour n’importe quel autre auteur, ou acteur, ou artiste, il ne saurait y avoir de contrepartie financière. Nous avons proposé une interview à un certain nombre de médias comme cela se pratique couramment et avons fait un choix en accord avec la maison d’édition», indique Laurent Payet, le directeur de l’agence. Il affirme que Charles Sobhraj n’a pas fait de demande à TF1 «car tout est passé par notre intermédiaire» et que «l’émission n’a rien payé, car nous ne travaillons pas comme cela». Le Serpent «va faire encore de nombreuses émissions de télévision, radio et presse écrite et il ne sera jamais question d’argent», promet Laurent Payet.

Après vérification auprès de la maison de production, le groupe TF1 confirme à CheckNews que Charles Sobhraj n’a pas demandé de rémunération pour cette interview.