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Christine and the Queens : « Je me suis souvent senti guidé par une présence invisible lors de la conception de ce disque »

L’artiste, qui sort un nouvel album, « Paranoïa, Angels, True Love », explique avoir été influencé dans sa conception par les anges Gabriel, Raphaël, Uriel, Jophiel et Michaël.

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Fidèle au blazer et pantalon noir sur chemise blanche qui, depuis le milieu des années 2010, signent souvent le look de Christine and the Queens, le chanteur, désormais genré au masculin, nous rencontre à Paris, mercredi 7 juin, deux jours avant la sortie d’un monumental quatrième album marqué par les quêtes de l’au-delà. Débit intense, convictions à vif… La frontière est mince entre la vie et l’art de ce Français à l’aura pop internationale.

Vous avez parlé de « geste opératique » à propos de votre nouvel album, comme du précédent, « Les Adorables étoiles », présenté comme son prologue. En quoi vous sentez-vous proche de l’univers de l’opéra ?

S’approcher de l’opéra, c’est comme demander asile dans une cathédrale pour qu’on se souvienne à quoi sert l’art en tant que catharsis. L’opéra est comme un extrême théâtre où toute expression artistique est protégée. Au début, c’était un mot-clé, un concept qui pouvait me donner un cadre, orienter ma recherche. Je réfléchissais beaucoup à Tommy [1969], l’opéra-rock des Who, un grand album de catharsis, né d’un trauma d’enfance vécu par le guitariste Pete Townshend.

Je n’aurais pas fait ces disques si je n’avais pas perdu ma mère. Au moment de l’écriture des chansons, ma vie aussi est devenue « opératique », démesurée, absurde. Elle se confondait entièrement avec l’art, c’est là que je trouvais ma vérité. Je vivais seul, désocialisé. Je consacrais mon temps aux anges, passais mon temps à prier, à cultiver la poésie. Les seules conversations que j’avais étaient avec des chamanes ou une poète comme Lydie Dattas, l’autrice du Livre des anges, dont les œuvres sont comme des vitraux d’église.

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Je me suis alors dit : « l’opéra, c’est la vie ». Au point de penser que j’allais arrêter de faire ce métier. Puisque l’art est vérité, l’artiste ne peut-il juste vivre sa vie, sans l’intermédiaire de la représentation ? Sans vouloir me comparer à lui, la poésie de Rimbaud, c’est aussi d’avoir arrêté la poésie. Mais je suis trop accro à la performance, aux tréteaux…

Etiez-vous familier du monde des anges ?

Je le suis devenu avec la perte de ma mère. Le manque et la douleur m’ont fait désirer leur compagnie et je me suis souvent senti guidé par une présence invisible lors de la conception de ce disque. La première chanson que j’ai composée, We Have to Be Friends, ne semblait d’ailleurs pas écrite par moi, mais venir d’une source pleine d’un savoir que je n’avais pas.

J’ai en même temps beaucoup travaillé sur le sujet des anges et des archanges, sur leurs spécificités, comme pour documenter et structurer ma folie. Raphaël soigne, Gabriel fait entendre, Jophiel apporte de la joie, Uriel possède un côté mercurial, mais j’étais surtout obsédé par l’archange Michaël. J’ai aimé sa figure de chef des armées, de soldat au service des opprimés, qu’on prie pour protéger les voyages extérieurs et intérieurs.

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