Ce premier long métrage d’animation explore la conquête du Pole nord au début du XXème siècle par un ingénieur italien et Roald Amundsen...Du point de vue d’un chien
Titina de Kajsa Næss, 1h30, Norvège-Belgique
La conquête du grand nord est le terreau fertile de ce film d’animation, tiré d’une histoire plus ou moins vraie. En 1926, Umberto Nobile, un ingénieur aéronautique italien, et Roald Amundsen, le célèbre explorateur norvégien, partent à la conquête du pôle Nord, dernières terres inexplorées de la planète, à bord du dirigeable Norge. Loin de l’image du colonisateur européen intrépide, le film dépeint des hommes plein d’égo, qui oublient facilement qu’ils ne sont rien face à ces immensités grisâtres. Ce point de vue singulier est permis par un déplacement du regard. L’histoire est perçue à travers les yeux de Titina, la chienne de Nobile, dont les médias vont faire une star. Les années 1920 servent aussi de prétexte au récit d’un contexte historique et politique inédit. C’est le début de la modernité -avec l’invention de l’avion ou du téléphone- et du populisme de Mussolini, le seul personnage grotesque et caricatural. Ce sont aussi les premiers pas d’une musique plus libre, le jazz, qui berce le spectateur tout au long du film. Ce genre possède une place de choix en s’intégrant parfaitement à la narration. Les couleurs aux tons doux qui s’adaptent aux lieux et aux visions de Titina, qui nous emportent dans l’irréel, faisant déteindre avec contraste ses émotions. Les traits fins et tout en rondeur des paysages épousent la forme légère du dirigeable. Ce beau mélange fait de Titina un film d’animation à double lecture, qui émerveillera aussi les parents.
