France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Cinq médias affichent leur soutien à Julian Assange

Ils ont tous travaillé avec Julian Assange. En 2010, le New York Times, le Guardian, le Monde, El Pais et Der Spiegel publiaient des articles sur le «cablegate» en se basant sur des fuites provenant de la plateforme WikiLeaks concernant 250000 télégrammes diplomatiques mettant en lumière la contradiction entre les positions officielles de l’Etat américain et ce qui se dit en coulisse. Beaucoup d’autres affaires suivront. Aujourd’hui, ils cosignent une tribune appelant «le gouvernement des Etats-Unis à cesser ses poursuites» contre le lanceur d’alerte.

Depuis ces fuites, Julian Assange est activement recherché par la justice américaine. «Nous sommes solidaires aujourd’hui pour exprimer notre grande inquiétude face aux poursuites judiciaires sans fin que subit Julian Assange pour avoir recueilli et publié des informations confidentielles et sensibles», écrivent les rédactions. Après avoir été longtemps cantonné dans l’ambassade d’Equateur à Londres, il a ensuite été appréhendé. Assange est détenu au Royaume Uni «dans une prison de haute sécurité qui abrite normalement des terroristes ou des membres de groupes liés au crime organisé» depuis trois ans et demi, regrettent les signataires de la tribune. Sous le coup d’un mandat d’arrêt américain, il risque d’être extradé aux Etats-Unis, «où il encourt une peine allant jusqu’à cent soixante-quinze ans d’incarcération dans une prison de très haute sécurité», pointent-ils également.

Ce traitement est dénoncé par les cinq médias comme une atteinte à la liberté d’informer. La justice américaine s’appuie sur l’Espionnage Act de 1917 pour poursuivre Assange, un texte «conçu pendant la première guerre mondiale pour pouvoir assigner en justice de potentiels espions», rappelle la tribune. «Un tel acte d’accusation crée un précédent dangereux, menace la liberté d’informer et risque de réduire la portée du premier amendement de la Constitution des Etats-Unis», tonne le texte.

En poursuivant Assange, le gouvernement américain met bien la pression sur toute la presse indépendante. «Recueillir et diffuser des informations sensibles constitue de même une part essentielle du travail de journaliste au quotidien, lorsque cette divulgation s’avère d’intérêt public. Si ce travail est déclaré criminel, alors non seulement la qualité du débat public mais aussi nos démocraties s’en trouveront considérablement affaiblies», écrivent The New York Times, The Guardian, Le Monde, El Pais et Der Spiegel. Ils appellent donc le gouvernement des Etats-Unis à «abandonner ses poursuites contre Julian Assange pour avoir publié des informations secrètes», mais qui sont d’intérêt général.