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Cognac : l’éthique s’ajoute à la formation des pilotes de chasse

« La question de l’éthique se pose avec singularité pour nous, équipage de combat...

« La question de l’éthique se pose avec singularité pour nous, équipage de combat, dans la capacité à prendre des décisions dans l’environnement particulier d’un cockpit, qui engagent de façon grave et irréversible des vies humaines », a explicité le lieutenant-colonel Thibault Ricci.

Concrètement, les élèves bénéficieront, dès l’année prochaine, d’un cycle de conférence pour les faire réfléchir à la particularité du statut de militaire, au sens de la mission confiée aux armées, à l’emploi de la force et au rapport à la mort. Une manière d’apporter de la hauteur de vue, face à la tentation d’une automatisation des systèmes d’armes ; qui viendrait à exclure l’homme de cette boucle décisionnelle.

L’importance de toujours garder le bouton rouge pour arrêter le système.

Pour intégrer ce nouveau volet, la BA 709 a noué un partenariat avec le comité d’éthique de la défense, crée en 2020 par Florence Parly, alors ministre des Armées. Une instance chargée d’apporter des éclairages sur les questions éthiques soulevées par les innovations scientifiques, techniques et leurs éventuelles applications militaires.

Placer des garde-fous

Son président, Bernard Pêcheur, était ce matin à Cognac pour présenter les rapports rendus par le comité en question. Déjà, sur « le soldat augmenté ». Entendre : tout ce qui vise à améliorer les performances physiques ou cognitives du corps humain. Des traitements médicamenteux, aux nouveaux types d’interfaces homme machine.

À ce sujet, il a rappelé que si tous les militaires peuvent être amenés à s’augmenter pour des besoins opérationnels, un certain nombre de lignes rouges ne devaient pas être franchies. Ces augmentations doivent toujours être réversibles, contrôlées et avoir un lien direct avec le service. Doit être interdit tout ce qui toucherait à la dignité humaine, et pourrait porter atteinte au libre arbitre de l’individu.

Le deuxième rapport portait, lui, sur le développement des systèmes d’armes létaux autonomes. Bernard Pêcheur a insisté sur « l’importance de toujours garder le bouton rouge pour arrêter le système ». En bref : les systèmes d’armes létaux autonomes (SALA), sans supervision humaine, doivent rester prohibés. Au contraire des systèmes d’armes létaux intégrant de l’autonomie (SALIA), qui peuvent, eux, être autorisés.

Le dernier avis rendu par le comité concernait l’éthique de la défense spatiale. « L’espace peut être regardé comme un milieu de conflictualité comme les autres, a-t-il estimé. Mais il est essentiel de s’abstenir de manœuvres hostiles et dangereuses, pour préserver la paix et l’équilibre. »