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Cognac : le tonnelier donne une seconde vie aux barriques

Cognac : le tonnelier donne une seconde vie aux barriques
Nicolas Moreau propose de la formation intra-entreprise pour pérenniser compétences des employés et savoir-faire ancestral.

Repro CL

Par Fanny PERRETTE - f.perrette@charentelibre.fr, publié le 2 octobre 2022 à 18h42.

Éligible au Compte personnel de formation, la nouvelle formation de Nicolas Moreau mise sur le recyclage et l’agrandissement des barriques de chêne.

La seconde main est dans l’air du temps. Cette tendance, Nicolas Moreau l’a humée jusque dans ses barriques de chêne. Le tonnelier à la tête de l’entreprise « Do Well »propose désormais une formation certifiante « recyclage et agrandissement des barriques ». Avec une nouveauté...

La seconde main est dans l’air du temps. Cette tendance, Nicolas Moreau l’a humée jusque dans ses barriques de chêne. Le tonnelier à la tête de l’entreprise « Do Well » propose désormais une formation certifiante « recyclage et agrandissement des barriques ». Avec une nouveauté et pas des moindres : celle-ci est éligible au Compte professionnel de formation (CPF). « C’est la première fois qu’une formation de tonnellerie est éligible au CPF, s’enthousiasme-t-il. Cela a représenté deux ans de travail, il y avait plusieurs critères à remplir. Notamment, prouver que la formation proposait une spécificité du métier et ne correspondait pas au référentiel du CAP. »

Avec cette nouvelle formation (de dix jours pour les débutants, cinq pour les initiés), il donne une seconde vie aux barriques qui ont déjà eu une existence. « Elles sont faites avec du chêne qui a minimum 200 ans. Une barrique de cognac peut se garder 100 ans, mais pour le vin, c’est maximum cinq ans », explique-t-il.

Nicolas Moreau en train de travailler sur un tonneau.
Nicolas Moreau en train de travailler sur un tonneau.

Photo Fanny Perrette

Certifier un savoir-faire unique

Les artisans peuvent donc se former à leur entretien afin de les réutiliser pour faire du vieillissement, en ajoutant de la matière première et du volume. Cette formation peut être réalisée partout en France et s’adresse à toute personne chargée de la réparation des barriques, avec ou sans le CAP Tonnellerie.

« On entre dans une démarche RSE en optimisant quelque chose qui existe déjà. Avec les barriques de vin, par exemple, on peut faire du finish. On fait vieillir d’autres produits - du pineau, du cognac, du rhum, du whisky, de la bière… - et l’on gagne en complexité aromatique. On parle de la mémoire de la barrique : 2 à 5 % du liquide reste absorbé dans le bois. »

Développer de nouveaux marchés

Une nouvelle corde à son arc, et une plus-value énorme pour les entreprises. Le tonnelier, dont l’entreprise est spécialisée dans la formation continue itinérante, ne dispense son savoir-faire qu’intra-entreprise. Cela lui permet de s’adapter à son mode opératoire, sa politique et son environnement. Cette personnalisation de la formation permet en outre de pérenniser compétences et équipes sur place.

Dans un contexte d’augmentation du prix des matières premières, la réparation permet de ne pas répercuter la hausse du prix de production sur les clients. Au-delà des considérations économiques, c’est tout le savoir-faire ancestral autour de la barrique en chêne que Nicolas Moreau cherche à préserver.

En 30 ans d’exercice dans la tonnellerie, cet amoureux de l’artisanat est passé par tous les postes : chef d’atelier, maître d’apprentissage, responsable de production et directeur technique. Depuis janvier 2019 et la création de sa propre entreprise, il met le cap sur la transmission.