France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Colombie : Amnesty international accuse les policiers d’au moins 28 agressions sexuelles lors des manifestations de 2021

Viols, tortures, agressions sexuelles, discriminations envers les femmes et la communauté LGBT… Le rapport d’Amnesty International, publié jeudi, relate au moins 28 agressions sexuelles par des policiers colombiens lors des manifestations du printemps 2021 contre le gouvernement conservateur du président sortant Ivan Duque (2018-2022). Cette contestation populaire a fait au moins 46 morts d’après l’ONU. Des violences en tout genre, qui se sont déroulées plus précisément dans les villes de Cali, Popayán, Soledad, Tunja, Manizales et Bogotá, et à deux moments précis : lors de la dispersion des manifestants dans les rues et pendants leurs détentions.

Dans son rapport, Amnesty a documenté 28 cas parmi les «centaines de plaintes» reçues pour «violence psychologique, menaces de violence sexuelle, violence fondée sur les préjugés à l’encontre des personnes LGBTI, attouchements et harcèlement sexuels, nudité forcée, discrimination fondée sur le sexe, torture et viol».

«La violence d’Etat à laquelle a été confrontée la population qui manifestait pacifiquement pour réclamer et exiger l’exercice des droits humains et l’obligation de rendre des comptes s’inscrivait dans un schéma généralisé contre la population», a dénoncé Erika Guevara, directrice d’Amnesty international pour les Amériques, lors de la présentation du rapport à Bogotá.

«Impunité»

Ce rapport relate par dizaine les témoignages des victimes et dénonce «des taux élevés d’impunité» pour les responsables de ces violences. «L’un d’entre eux m’a dit que j’étais très douce et très gentille. Quand ils me touchaient, j’essayais de retirer leurs mains mais ils me frappaient.» explique l’une des manifestants qui a subi des violences sexuelles en détention. Un autre manifestant qui s’est aussi fait arrêter a expliqué l’horreur de sa détention «un des [policiers] m’a enfoncé son doigt dans l’anus et m’a giflé… ils m’ont mis dans un couloir. Un d’entre eux s’est déshabillé et m’a mis son pénis sur le visage».

Malgré les plaintes reçues et les témoignages explicites «Il n’y a pas une seule condamnation pénale pour violence sexuelle pendant ces manifestations», a fustigé Agnès Callamard, secrétaire générale d’AI, estimant que «la violence dans la rue s’est ensuite traduite par une violence dans le système judiciaire».

La secrétaire générale a demandé au président actuel, Gustavo Petro, de condamner «toutes les formes de violence sexuelle et sexiste» et a ajouté que «toutes les allégations liées à la grève nationale de 2021 doivent faire l’objet d’une enquête et les responsables doivent être tenus pour responsables» ainsi que toutes les autres violences qui ont amené à ce rapport. L’ONU a quant à elle estimé que les forces de sécurité s’étaient rendues coupables de «graves violations» des droits de l’Homme.