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Comment devenir un nomade numérique éthique

Conseils.

Éviter de louer son logement sur Airbnb, soutenir les entreprises et les commerces locaux, transmettre son savoir-faire aux habitants : autant de pistes pour contrebalancer les effets négatifs de la présence des nomades numériques à Mexico, Lisbonne ou Rio, plaide une chroniqueuse du “Washington Post”.

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Photo Unsplash/cc

Installée depuis deux ans à Rio, l’Américaine Carla Vianna fait partie de ces “privilégiés” qui peuvent “travailler de n’importe où”. L’expérience l’a convaincue. “Je suis certaine que je ne retournerai jamais travailler dans un bureau, écrit-elle dans The Washington Post. Travailler à distance m’a permis d’accéder à une qualité de vie que je ne n’aurais pas pu me permettre en restant chez moi.” Mais à Rio comme ailleurs, la présence en nombre des “digital nomads” est loin de n’avoir que des avantages pour les habitants.

“Dans tous les points chauds du travail à distance, l’afflux de travailleurs plutôt aisés a notamment exercé une pression sur le marché du logement. La situation est la même à Rio où les appartements à louer sur Airbnb sont facturés aux étrangers à des tarifs exorbitants dans des quartiers déjà inabordables pour la grande majorité des Brésiliens.”

Comment combattre le renchérissement de la vie provoqué par la présence de travailleurs étrangers plutôt aisés ? Il est de la responsabilité des nouveaux venus de tenter d’en limiter les effets, soutient la chroniqueuse.

Quelques recommandations de bons sens

Ils en ont les moyens, plaide de son côté un chercheur de Harvard spécialiste des nouvelles mobilités. Prithwiraj Choudhury estime que les nomades numériques ont à la fois les moyens financiers et les compétences nécessaires pour avoir un impact durable sur les communautés locales :

“L’argument traditionnel contre les migrants est qu’ils prennent les emplois des locaux. C’est justement ce que ne font pas les nomades numériques. Ils veulent avoir un impact positif, ils ont juste besoin qu’on les y aide.”

Sur la base de ce diagnostic et de son expérience personnelle à Rio, Carla Vianna formule quelques recommandations de bon sens. “Avant de vous féliciter du fait qu’il est ‘bon marché’ de vivre et de travailler dans un autre pays, tâchez de savoir quel est le salaire minimum sur place. À Bali, par exemple, il s’établit à moins de 200 dollars par mois… Vous comprenez tout de suite que la plupart des habitants ne peuvent pas se permettre ce que vous pouvez vous offrir avec votre salaire de travailleur à distance.” À charge, pour les nomades numériques, d’essayer de compenser ces écarts de richesse durant leur séjour.

En commençant par apprendre la langue locale : “Votre professeur pourra vous aider à rencontrer d’autres habitants et vous mettre en contact avec des groupes de bénévoles.” Premier pas pour rejoindre éventuellement une association et soutenir une cause locale “en y consacrant du temps et de l’argent”. Ou pour transmettre son savoir-faire. “Partagez vos compétences avec la communauté : vous pouvez mettre sur pied un atelier sur le domaine dont vous êtes expert ou apprendre votre langue à des étudiants locaux.”

Autre conseil : soutenir systématiquement les entreprises locales. “De nombreux nomades vivent et travaillent dans un pays sans payer d’impôts sur place. Le moins qu’ils puissent faire est de soutenir les entreprises et les commerces locaux. Pas ceux qui s’adressent aux nomades, mais ceux qui composent le tissu de la communauté locale.”

Quant au logement, une façon de combattre la hausse des coûts reste d’éviter d’avoir recours à Airbnb. “Avant de signer un bail, assurez-vous que le loyer correspond à la moyenne des prix du quartier. Rester dans cette fourchette peut contribuer à freiner la hausse des loyers de vos voisins.”

Enfin, il faut savoir que les séjours de courte durée sont ceux qui ont les effets les moins positifs sur la communauté d’accueil. “C’est lorsque vous commencez à vous enraciner que le potentiel des effets positifs augmente. Vous apprenez la langue, vous développez des relations durables et vous avez plus de temps à consacrer à la communauté.”

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