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L’incroyable Las Vegas du service central des courses et jeux (SCCJ), dirigé par le commissaire divisionnaire Stéphane Piallat (de face), dans les sous-sols du ministère de l’Intérieur place Beauvau. François Bouchon / Le Figaro

ENQUÊTE - S’entraînant dans un cercle de jeux clandestin dans les sous-sols du ministère de l’Intérieur, les «incorruptibles» du Service central des courses et jeux luttent contre la triche dans les casinos, les hippodromes et même les combats de coqs.

C’est un endroit secret, caché à l’abri des regards dans les sous-sols de la Place Beauvau. Le public, qui n’en soupçonne pas l’existence, ne pourra jamais y mettre les pieds. Accessible par une entrée dérobée qui donne sur une volée de marches en colimaçon, il convient de baisser la tête pour y pénétrer. Niché derrière une épaisse porte verrouillée à double tour, le lieu compte trois pièces, faisant tout au plus quarante mètres carrés. Entre ses murs de pierre voûtés et ripolinés de blanc, il y règne une atmosphère surannée, où se mêlent une fièvre qui ne demande qu’à monter et un sentiment d’interdit qui donne un peu le vertige.

À la lumière blafarde d’une douzaine d’ampoules surmontées d’abat-jour kitschissimes, que l’on dirait droit sortis d’un saloon en carton-pâte des studios de la Warner, une batterie de machines à sous et de «bingos» électroniques reposent sur des tapis fatigués. Sagement alignées, les reliques attendent de cliqueter pour la énième fois. En majesté, au milieu, trône…

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