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Comment les mafias blanchissent l’argent du trafic de drogue

Une agence bancaire d’un quartier paisible de Hal [en périphérie de Bruxelles]. Dans les environs immédiats, on trouve une boulangerie, un restaurant chinois et un fleuriste, a priori pas le genre de commerces qui brassent des dizaines de milliers d’euros par jour. Les employés de la banque sont donc surpris de constater un beau matin que le distributeur de billets de leur agence a été entièrement vidé. Encore plus lorsque le phénomène se reproduit les jours suivants.

Au bout du troisième jour, le directeur de l’agence décide de visionner les images des caméras de surveillance. Sur celles-ci, on peut voir le même homme arriver à 5 heures du matin avec une pile de cartes bancaires. Avec chacune d’entre elles, il retire des centaines d’euros. Jusqu’à ce que le distributeur soit vide. À quoi peut bien servir tout cet argent liquide ? Mystère, mais il est clair que ce manège cache quelque chose de louche.

Quand l’homme pénètre pour la cinquième fois dans le local des terminaux bancaires, la police locale est en embuscade et l’interpelle. Il s’agit d’Antonio D. S., un homme de 33 ans d’origine brésilienne. Au moment de son arrestation, il a 75 cartes bancaires sur lui, toutes émises par des banques portugaises. Au cours d’une perquisition, on trouve à son domicile 8 335 euros en liquide. Une somme rondelette pour un jeune homme dans la trentaine qui se prétend ouvrier dans la construction.

Hommes de paille et sociétés bidon

L’affaire va révéler un écheveau complexe d’hommes de paille, de sociétés écrans et de transferts d’argent à hauteur de plusieurs millions d’euros entre l’économie visible et l’économie souterraine. Ces faits remontent à janvier 2020, mais la multiplication des actes de violence liés au trafic de drogue dans notre pays – avec en point d’orgue la mort d’une fillette de 11 ans à Merksem [Anvers, le 9 janvier] – les rend on ne peut plus actuels. Car les réseaux continuent à avoir recours à ce genre de carrousels pour blanchir leurs revenus.

De par leurs activités criminelles, les trafiquants de drogue sont assis sur des montagnes d’argent sale. Or, tant que cet argent n’est pas lié à une activité légitime, ils ne peuvent pas en faire grand-chose. Ils ont donc recours à des professionnels du blanchiment d’argent, qui exploitent des dizaines de sociétés fictives. Pas en leur nom propre, m