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Comment vaincre l’insomnie ?

Avancée.

Des millions de personnes dans le monde se débattent avec des problèmes de sommeil. L’état des recherches suggère que la solution passe probablement plus par des thérapies comportementales que par des médicaments aux effets secondaires indésirables ou créant des dépendances. C’est ce que rapporte le “New Scientist”, qui consacre sa une à ce sujet préoccupant.

Une de l’édition datée du 1er octobre du “New Scientist”.
Une de l’édition datée du 1er octobre du “New Scientist”.

“Il existe des solutions à l’insomnie”, assure au New Scientist Colin Espie, neuroscientifique spécialiste du sommeil l’université d’Oxford. Et c’est une bonne nouvelle ! Surtout quand on sait qu’environ un tiers de la population rencontre régulièrement des difficultés à s’endormir ou à rester endormi une nuit complète, selon plusieurs études.

L’hebdomadaire scientifique consacre ainsi la une de son édition du 1er octobre aux avancées concernant la connaissance et le traitement de l’insomnie. On y apprend notamment que l’on a désormais une meilleure compréhension globale de ce qui la provoque – l’hyperexcitation et les ruminations, notamment – et que des thérapies psychologiques efficaces sont à présent disponibles.

“Les spécialistes de la question conviennent que l’insomnie présente des causes et des conséquences diverses chez chaque individu. Néanmoins, avec le temps, il pourrait être possible d’identifier différents types d’insomnie et de déterminer quels traitements seront les plus efficaces”, écrit l’hebdomadaire.

Jusqu’à présent, ce que l’on proposait aux personnes souffrant de troubles du sommeil, c’était avant tout de petites pilules somnifères. Or, d’après une méta-analyse récente de 150 essais cliniques, dont les conclusions ont été publiées dans The Lancet, seuls deux médicaments parmi trente se sont révélés efficaces à court et à long terme (l’eszopiclone – disponible en France – et le lemborexant). Le problème avec ces produits, c’est qu’ils s’accompagnent d’effets secondaires et d’un risque d’addiction.

Applications et algorithmes

Le seul respect d’une bonne “hygiène de sommeil” (avoir une bonne literie, éviter de boire du café l’après-midi ou de regarder la télé au lit, etc.) ne suffit pas, comme l’ont déjà montré des travaux. En revanche, la thérapie cognitivo-comportementale pour l’insomnie, ou CBTI (pour cognitive behavioral therapy for insomnia) s’est révélée efficace pour 70 % des personnes [l’ayant suivi], et 40 % sont en rémission selon de récentes études”, rapporte le New Scientist. Une autre, la MBTI, ou thérapie de pleine conscience et comportementale pour l’insomnie, a également fait ses preuves, y compris après la fin de la thérapie.

Problème : les thérapeutes formés à ces techniques sont peu nombreux. Pour pallier ce manque, certains voient dans nos smartphones de nouveaux alliés. Non pas grâce à leurs écrans, dont la lumière bleue qu’ils émettent a des effets néfastes pour le sommeil, mais grâce à des applications spécifiques et à des algorithmes fondés sur l’intelligence artificielle permettant de s’adapter au comportement de l’utilisateur.

C’est le cas d’applis (en anglais) comme Sleepio ou SleepSpace, qui suivent les données du téléphone ou de la montre connectée de la personne et proposent une forme personnalisée de CBTI. Grâce aux haut-parleurs d’un smartphone, elles peuvent émettre de courtes impulsions de son, conçues pour induire les bonnes fréquences d’ondes cérébrales lentes associées au sommeil. Ou elles peuvent encore être connectées à des sources lumineuses intelligentes qui changeront la teinte pour s’adapter à l’étape de votre rythme circadien. En revanche, le New Scientist n’aborde pas du tout la question de l’usage malveillant qui pourrait être fait de la sauvegarde de ces données personnelles de santé.

Quoi qu’il en soit, l’hebdomadaire assure, en guise de conclusion :

“Même si nous n’avons pas encore de solution rapide et efficace aux nuits blanches, bientôt la plupart des insomniaques pourront accéder à des thérapies qualitatives et démontrées, sans avoir à prendre des traitements médicamenteux risquant de créer des dépendances.”

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