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[Conduite d'élevage] « Nous élevons des porcs lourds sur paille »

Sur 124 ha à Escosse, dans l'Ariège, Lionel et Sabrina Galy élèvent des limousines et engraissent des porcs lourds, bien valorisés dans une filière locale. Pour répondre aux besoins de leur client charcutier, ils viennent d'aménager un bâtiment afin de porter le nombre de places de 450 à 620.

Auparavant élevés sur caillebotis, les porcelets de 25 kg, qui arrivent par bande de cent, y sont désormais logés sur paille. « Ils sont plus calmes. Et nous avons du fumier à épandre pour améliorer nos terres », apprécie Lionel. Une grande case de 115 m ² les accueille durant deux mois. Puis l'engraissement se poursuit en lots de trente porcs, répartis dans des cases paillées de 50 m ². « Nous avons installé la fabrique d'aliment à côté et automatisé l'approvisionnement des nourrisseurs, ce qui évite d'avoir des seaux de farine à porter », note Sabrina.

Au fur et à mesure que les porcs arrivent à 140 kg vifs, ils sont allotés par dix et transférés dans des cases de 12,5 m², installées dans un  bâtiment sur caillebotis équipé d'une machine à soupe. « À partir de ce moment-là, nous les rationnons avec deux distributions par jour afin d'éviter qu'ils mettent trop de gras de couverture », précise Lionel.

Indice de consommation élevé

Les porcelets, mâles castrés et femelles, proviennent de l'unité de naissage du groupement Fipso. « Ils sont issus de la génétique Nucléus, bien adaptée aux porcs lourds car ils continuent à prendre des formes jusqu'à la fin de l'engraissement », souligne l'éleveur. Pour obtenir des carcasses d'au moins 140 kg, celui-ci dure entre 9 et 11 mois. « Sur cette période, le gain moyen quotidien est de 650 g/j et l'indice de consommation de 4,5 », précise-t-il.

© Frédérique Ehrhard - Avec une fabrique installée juste à côté, ils produisent 1,5 t d'aliment par jour, distribué de façon automatisée.

Pour nourrir leurs porcs, ils fabriquent une seule formule associant 40 % de blé et 20 % de maïs produits sur la ferme avec 40 % d'un aliment complémentaire sur mesure. « Nous faisons analyser nos céréales chaque année afin que notre fournisseur puisse ajuster la composition de cet aliment, qui contient des tourteaux de colza et tournesol, de l'orge, du son de blé, des drêches et des minéraux et vitamines », détaille-t-il.

Avec un coût de fabrication à la ferme évalué à 11 €/t, Lionel a calculé qu'en 2021, ils avaient économisé 50 €/t par rapport au tarif d'un aliment complet du marché. « Avec un poids moyen de carcasse de 160 kg et un prix de vente de 2,65 €/kg, la marge par porc a atteint 90 € », précise-t-il. En 2022, le prix de l'aliment complémentaire est passé de 320 à 490 €/t. « En février, nous avons négocié une première hausse du prix de vente de 0,30 €/kg. Pour maintenir nos marges, il en faudrait une deuxième afin de compenser la hausse des coûts ».