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Congrès de la CGT : la direction mise en minorité, revers pour Philippe Martinez

La direction sortante a été la cible d'un vote de défiance inattendu, avec 50,32 % des suffrages exprimés. 

M.P avec AFP
Des congressistes ont fustige un manque de concertation concernant le travail de rapprochement entre la CGT et les syndicats FSU et Solidaires, ou lors de la creation en 2020 du collectif  Plus jamais ca , reunissant syndicats, ONG et associations pour aborder de front les questions ecologiques et sociales. Certains se sont insurges contre des tribunes signees avec des syndicats reformistes, ou avec le Medef.
Des congressistes ont fustigé un manque de concertation concernant le travail de rapprochement entre la CGT et les syndicats FSU et Solidaires, ou lors de la création en 2020 du collectif « Plus jamais ça », réunissant syndicats, ONG et associations pour aborder de front les questions écologiques et sociales. Certains se sont insurgés contre des tribunes signées avec des syndicats réformistes, ou avec le Medef. © JEFF PACHOUD / AFP

Temps de lecture : 3 min

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Le 53e Congrès de la CGT, qui s'était ouvert lundi dans une atmosphère très tendue, a été mardi le théâtre d'un vote de défiance inattendu vis-à-vis de la direction sortante, ce qui accroit le suspense sur la succession de Philippe Martinez. Les délégués présents à la Grande Halle d'Auvergne, dans l'agglomération de Clermont-Ferrand, ont rejeté par 50,32 % des suffrages exprimés le rapport d'activité de la direction sortante, un revers majeur pour Philippe Martinez et la candidate qu'il avait choisie pour le remplacer, Marie Buisson.

À LIRE AUSSICongrès de la CGT : qui pour succéder à Philippe Martinez ?« C'est une première pour la CGT des temps modernes », a estimé auprès de l'Agence France Presse Jean-Marie Pernot, politologue spécialiste de l'histoire des syndicats. « C'est un désaveu de tout ce qui a été mené par la direction sortante », a réagi auprès de la presse Céline Verzeletti, co-secrétaire générale de l'UFSE (Union fédérale des syndicats de l'État), de plus en plus ouvertement candidate à la succession de Philippe Martinez.

La médiation de la colère

Ce scrutin est un « vote par mandats », ce qui signifie que le vote de chaque délégué a été « bien débattu » au sein des syndicats, « ce n'est pas un vote d'humeur (...) donc ce n'est pas un petit signal envoyé à la direction sortante », a-t-elle souligné. Durant tout l'après-midi, les orateurs s'étaient succédé à la tribune pour critiquer les orientations de la direction sortante, et le défaut de démocratie interne à la CGT.

Ils ont notamment dénoncé l'approbation par Philippe Martinez de l'idée d'une « médiation« sur le dossier des retraites, avancée mardi matin par son homologue de la CFDT Laurent Berger. « Camarade Philippe Martinez, qui t'a donné mandat pour parler de médiation alors que les travailleurs sont dans la rue ? », l'a interpellé Murielle Morand, de la fédération de la chimie.

À LIRE AUSSICGT : Philippe Martinez, la triste fin du roi rougeDes congressistes ont fustigé un manque de concertation concernant le travail de rapprochement entre la CGT et les syndicats FSU et Solidaires, ou lors de la création en 2020 du collectif « Plus jamais ça », réunissant syndicats, ONG et associations pour aborder de front les questions écologiques et sociales. Certains se sont insurgés contre des tribunes signées avec des syndicats réformistes, ou avec le Medef.

Vers une CGT « plus offensive » ?

Le Congrès s'était ouvert lundi dans une atmosphère houleuse, plusieurs représentants de la fédération du commerce entrant de force dans la salle du Congrès pour protester contre le fait qu'ils ne puissent y siéger. La direction avait essuyé plusieurs votes hostiles, dont l'un modifiant le règlement du Congrès, qui a remis en selle la candidature du remuant secrétaire général de l'Union départementale des Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu, dont la ligne radicale ne devrait cependant pas lui permettre de l'emporter.

À LIRE AUSSIQuand la CGT se déchire autour de l'usage d'un « 49.3 interne »D'autres conflits ont éclaté, concernant la non-participation au Congrès de la CGT Police, ou l'éviction d'un journaliste membre du SNJ-CGT, accusé d'avoir transmis à un confrère le discours sous embargo de Marie Buisson.

« C'est la première fois que je vis un congrès tendu comme cela », a témoigné le secrétaire général de la Fédération Mines Energie, Sébastien Menesplier. Soutien de Céline Verzeletti, il a demandé que les « trois candidatures qui émergent » soient « respectées », celle de Marie Buisson comme celles de Céline Verzeletti et Olivier Mateu.