France
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[Conjoncture] Le recul de l’offre de porcs s’accélère

Le bilan des quatre premières semaines de 2023 est tombé dans la zone Uniporc Ouest, qui couvre environ 90 % des abattages porcins en France. L’activité se replie de 5,1 % par rapport à la même période en 2022, soit près de 20 000 porcs de moins par semaine. « C’est l’équivalent d’un abattoir », relève Pascal Le Duot, directeur du Marché du porc breton (MPB).

- L’activité des abattoir continue de se replier.

Les coûts de production explosent

Pour Pascal Le Duot, l’effet ciseaux subi par les producteurs au printemps 2022, avec un prix du porc insuffisant face à l’explosion des coûts de production, n’est pas étranger à cette situation. « Des éleveurs ont arrêté leur activité. En conséquence, des troupeaux de truies ont disparu. Cela se ressent à présent sur le nombre de porcs arrivant dans les abattoirs. »

- Evolution des cours du porc et de l'indice Ifip du prix de l'aliment.

Ce recul de l’offre est observé dans l’ensemble des principaux pays producteurs européens. Et pour cause : le résultat de l’enquête sur le cheptel menée au printemps 2022 est « édifiant », rapporte l’Institut du porc (Ifip). Sur le Vieux continent, le troupeau de truies s’est effondré de 4,6 % sur un an. Cette érosion est marquée au sein d’importants bassins de production comme l’Allemagne (-8,7 %), le Danemark (-6,6 %), ou encore la Pologne (-17,5 %). Le nombre total de porcs affichait un repli de 5,8 %. Pour le premier semestre 2023, l’Ifip prévoit donc une baisse de la production porcine européenne de 3,6 %, et de 2,6 % sur l’ensemble de l’année, par rapport à 2022.

Cours soutenus

Dans ce contexte, « le cours du porc à la production devrait rester soutenu en 2023 », assure l’institut. En France, le prix de base au MPB a de nouveau franchi la barre symbolique des 2,00 €/kg depuis le 26 janvier 2023. Il devrait s’y installer, « sauf pépin sanitaire majeur », rappelle Pascal Le Duot, faisant référence à la peste porcine africaine, dont la menace reste présente. « Au-delà des effets de l’inflation, c’est bien le manque de porcs qui fait le prix », souligne-t-il. En outre, selon l’Ifip, le marché français est « doté structurellement d’une capacité de résilience aux chocs conjoncturels notamment grâce à la stratégie Le Porc Français ». Il en découle une « certaine résistance » par rapport à ses voisins européens.

Car les débouchés à l’exportation restent « peu dynamiques », observe l’institut. « Les besoins de la Chine en viande restent faibles et la concurrence internationale est forte, en particulier de la part des États-Unis, explique Pascal Le Duot. Le cours du porc y est très bas, et le pays profite d’une parité entre l'euro et le dollar qui lui permet d’être compétitif face aux opérateurs européens ». Cette année, l’Ifip s’attend à une baisse de 10 % des exportations européennes, par rapport à 2022.