France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

[Conservation des sols] Prudence avec un maïs sous couvert permanent

Arvalis a mené plusieurs essais, depuis 2013 et dans différentes régions, pour étudier la pertinence des couverts permanents de légumineuses maintenus vivants dans la culture de vente. Sur le papier, les bénéfices sont multiples : amélioration de la structure du sol, captation de carbone, restitution d’azote et autres éléments, etc. L’intérêt réside aussi dans leur date d’implantation. Celle-ci évite la répétition de semis d'intercultures réalisés dans des conditions défavorables à la levée. C'est par exemple le cas derrière une céréale d’hiver lorsque les contraintes hydriques sont généralement fortes, ou derrière une culture de printemps récoltée plus tard en automne. "Si des résultats intéressants ont été relevés en culture d’hiver, la technique apparaît plus difficile à maîtriser dans les cultures de printemps, et notamment dans le maïs", résume Jérôme Labreuche, ingénieur agronome chez Arvalis.

Gestion complexe

Le curseur semble difficile à placer pour contrôler le développement du couvert sans le détruire. Différents trèfles, association de trèfles et du sainfoin ont été étudiés, selon différentes modalités de désherbage. Lorsque ces cultures, ayant "beaucoup poussé" au printemps étaient déjà bien installées lors du semis du maïs, des pertes de rendements de 10 à 50 % ont pu être observées. "A l'inverse, les couverts sufisamment maîtrisés ont souvent été pénalisés par la concurrence du maïs ne laissant que peu passer la lumière, ou encore par la toxicité de certains herbicides utilisés dans le programme de désherbage de la culture de vente, explique Jérôme Labreuche.

"On a rarement réussi à préserver les rendements avec des couverts vivants. […] Ça fait prendre beaucoup de risque pour un résultat souvent décevant", rapporte-t-il. « Il faut quasiment [le] détruire pour préserver au maximum le potentiel du maïs", complètent l’ingénieur et d’autres experts d’Arvalis ayant étudié ces essais. Ils notent également que les pertes de rendement "sont fortement corrélées à la vigueur du couvert en juin".

En pratique

"Ainsi, au vu de ces résultats, il est plutôt préconisé d’installer et d'entretenir un couvert permanent dans une culture d’hiver, mais de le détruire au moment d’implanter un maïs", reprend Jérôme Labreuche. En le détruisant entre fin février et fin mars, la minéralisation de ses résidus est, de plus, très bonne et profite à la culture en place, fait-il remarquer. Certaines cultures de printemps peuvent en revanche accueillir l'implantation de légumineuses permanentes, indique Arvalis. Une orge de printemps ou un tournesol, par exemple, mais "c’est plus difficile dans un maïs grain à fort rendement qui est trop compétitif."