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Contournement de Marans : le Département face aux interrogations des riverains

Contournement de Marans : le Département face aux interrogations des riverains

Par Fabien PAILLOT, publié le 30 septembre 2022 à 19h11.

« Projet prioritaire » de la Charente-Maritime, le contournement du bourg de Marans suscite autant d’attentes que d’inquiétudes. Le tracé provisoire passant par l’est est estimé à 60 millions d’euros.

Nous avons décidé de mener à bien ce projet, et nous le ferons », insiste Sylvie Marcilly, la présidente du Département de la Charente-Maritime. Associée à son voisin vendéen, cette collectivité entend bien relier La Rochelle à Fontenay-le-Comte d’ici 2030. Un projet esquissé sans succès depuis plus de...

Nous avons décidé de mener à bien ce projet, et nous le ferons », insiste Sylvie Marcilly, la présidente du Département de la Charente-Maritime. Associée à son voisin vendéen, cette collectivité entend bien relier La Rochelle à Fontenay-le-Comte d’ici 2030. Un projet esquissé sans succès depuis plus de cinq décennies. Lundi, les élus maritimes organisaient une première réunion d’information à destination des seuls propriétaires de Marans, commune traversée au quotidien par près de 10 000 véhicules, dont 1 200 poids lourds. Le contournement de ce bourg de 4 700 habitants se trouve en effet au cœur de ce « projet prioritaire », côté charentais-maritime. Entre 4 et 6 kilomètres de voies nouvelles devront être créés pour un budget estimé à 60 millions d’euros.

En conviant Marandais et Marandaises, le Département souhaitait ainsi faire acte de transparence, expliquer les étapes à venir et démontrer sa volonté d’engager une véritable « concertation » avec la population. Car « aucun tracé n’a encore été choisi », ont martelé élus et techniciens tout au long des échanges. Un tracé provisoire – composé de quatre variantes passant toutes par l’est de Marans – a pourtant été présenté à ces riverains directement concernés par ce gigantesque chantier.

Aucun tracé choisi

Un geste suffisant pour mettre le feu aux poudres : « Jusqu’où ça va aller ? Nous sommes agriculteurs, il nous faut des champs », a avancé un exploitant agricole en dénonçant « un projet inutile » et la bétonisation des sols. D’autres ont confié leurs craintes de voir leurs biens perdre de la valeur et leurs impôts augmenter. « Si nous avons projeté les dépenses, c’est que nous en avons les moyens », a rétorqué Sylvie Marcilly. Le Département assure « provisionner » des fonds pour ce chantier et compte également sur la contribution des autres collectivités locales. « Et nous cherchons toujours la participation de l’État », a souligné Jean-Baptiste Milcamps, son directeur général des services.

D’autres Marandais perçoivent ce projet routier d’un bon œil. Comme Lucien, 80 ans, pourtant placé aux premières loges : « Ma maison est à moins de 30 mètres d’un probable pont sur la Sèvre niortaise. Des forages ont été réalisés ce mois-ci. Je ne suis pas contre, il faut bien faire quelque chose mais la question, c’est celle des indemnités. Je ne voudrais pas trop perdre ». Même discours pour Marie-Claude et Marcel, un couple de retraités : « Ça ne nous gêne pas si on est indemnisé ».

Bon nombre de Marandais et Marandaises attendaient justement une réponse sur ce point. « Ça sera du cas par cas », a seulement répondu le Département qui imaginait s’en tenir au calendrier à venir. « La somme des intérêts particuliers ne fait pas l’intérêt général. Nous irons jusqu’au bout », a martelé Sylvie Marcilly. Le Département entend donc achever toute une série d’études préliminaires d’ici la fin de l’année avant d’engager « une concertation préalable » au premier semestre 2023. L’objectif est « la réalisation d’un projet compatible avec les attentes locales ». Vaste chantier.