Télévision Christian François raconte comment une tentative de viol et ses conséquences déclenchent un conflit social dans une imprimerie.
Boomerang, France 2, 21 h 10
Roxane est en CDD dans une imprimerie. Le patron, Renaud Monteil, lui a promis de lui signer un vrai contrat devant l’excellence de son travail et la grosse commande de mangas qu’il vient de recevoir. Roxane (Tiphaine Daviot, excellente) est jeune, jolie, gaie. Quand elle reçoit, de la part de gros lourdauds de l’entreprise, des remarques indécentes ou des invitations déplacées, elle hausse les épaules et s’en va, légère, vers sa vie. Jusqu’au jour où son chef d’équipe, Quentin (Bruno Salomone, à contre-courant de ses rôles de gentil garçon habituels), la coince dans un entrepôt, le soir, alors que presque tous les salariés sont partis. Roxane, sidérée, échappe de justesse au viol. Elle ne dit rien, mais se sent salie, trahie. Elle est sauvée in extremis d’une tentative de suicide, grâce à la présence d’esprit de sa collègue, Louise (Corinne Masiero). Elle ne tarde pas à lui expliquer, sous couvert du secret, ce qui s’est produit. Louise, la plus ancienne des salariées, explose. Le machisme ordinaire des gars de sa boîte, leurs blagues sexistes, « la déconnade de beaufs à l’ancienne », dit-elle, elle n’en peut plus. Alerté, le patron préfère virer la victime que de punir l’agresseur. Louise mobilise les femmes de l’entreprise. Toutes ont subi le sexisme. Toutes ont appris, bon gré mal gré, à faire avec. Toutes saturent. L’agression de Roxane, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Le réalisateur Christian François prend le parti, dans ce téléfilm, de démonter les préjugés sexistes, qui peuvent autant venir des hommes que des femmes. Les trois comédiens principaux déclinent chacun une réalité : la victime qui culpabilise, l’agresseur dans le déni, et celle qui ose ouvrir la bouche pour mettre fin à une situation intolérable. Un film qui parle de sororité autant que de solidarité.
