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Corse : un nouveau groupe armé annonce sa constitution

Dans un communiqué à « Corse-Matin », un groupe clandestin se présentant comme « le bras armé d’un mouvement révolutionnaire » revendique 17 attentats.

De notre correspondant à Bastia, Julian Mattei
Un groupe arme baptise  GCC  pour  Ghjuventu Clandestina Corsa  (la jeunesse clandestine corse, en langue corse, NDLR) a annonce sa creation.
Un groupe armé baptisé « GCC » pour « Ghjuventù Clandestina Corsa » (la jeunesse clandestine corse, en langue corse, NDLR) a annoncé sa création. © FIORA GARENZI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

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C'est un texte de trois pages, autant dire succinct au regard de ce que la littérature clandestine corse a eu l'habitude de produire par le passé. Dans un communiqué transmis à la rédaction de Corse-Matin, mardi 7 février, un groupe armé baptisé « GCC » pour « Ghjuventù Clandestina Corsa » (la jeunesse clandestine corse, en langue corse, NDLR) annonce sa constitution. Les rédacteurs de ce texte, que Le Point a pu consulter, se présentent comme « le bras armé d'un mouvement révolutionnaire » marchant sur les traces du FLNC pour « faire front à l'État français et à son mépris ».

Le groupe clandestin nationaliste revendique à travers cette communication dix-sept attentats et tentatives d'attentats survenus dans l'île depuis le 4 août 2022. Avant même cette revendication, le Parquet national antiterroriste s'est saisi, lundi, de quatorze affaires d'incendies criminels imputables à ce groupe à travers le sigle « GCC » retrouvé sur des façades de bâtiments incendiés. La grande majorité de ces actions ont eu lieu en Corse-du-Sud contre des résidences secondaires, des immeubles en construction, des entreprises du bâtiment et des établissements touristiques ; des cibles « classiques » du nationalisme armé.

Mise en garde

Le mouvement ne se contente pas de « signer » ces attentats. Il met également en garde l'État et demande la libération de Charles Pieri, un ex-dirigeant nationaliste présenté comme un ancien chef du FLNC, incarcéré en région parisienne depuis le 9 décembre dans une affaire d'association de malfaiteurs terroristes conduite par le Parquet national antiterroriste. « Nous demandons immédiatement et sans conditions, indique le texte, le rapprochement [dans l'île] des prisonniers politiques et la vérité sur l'assassinat d'Yvan Colonna. »À LIRE AUSSI Corse : le sort des « prisonniers politiques » ébranle le dialogue avec ParisFigure du mouvement nationaliste, condamné pour l'assassinat du préfet Érignac le 6 février 1998 à Ajaccio, Yvan Colonna a succombé à une agression mortelle en mars 2022 à la maison centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône). Depuis cet événement, qui avait donné lieu à de violentes manifestations dans l'île, portées par de jeunes nationalistes, les services de l'État ont recensé une quarantaine d'attentats en Corse, dont seize avaient déjà fait l'objet d'une revendication du FLNC. L'organisation clandestine l'avait affirmé dans un texte transmis à Corse-Matin, le 11 juillet 2022, quelques jours avant la venue dans l'île du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour ouvrir un « processus de discussions historique » avec les élus insulaires sur l'avenir institutionnel de la Corse. Le mouvement clandestin n'a, depuis lors, plus fait parler de lui en dépit de tags « FLNC » découverts sur des façades de bâtiments incendiés.

L'annonce de la création de ce nouveau groupe armé intervient, en outre, au lendemain d'une visite à Ajaccio du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, ce 6 février, pour la commémoration du 25e anniversaire de l'assassinat du préfet Claude Érignac, tué par un commando nationaliste. Après six mois d'interruption des négociations entre les élus corses et le gouvernement, sur fond de tensions autour de la libération des prisonniers dits « politiques » nationalistes, ce déplacement a laissé augurer une reprise des discussions. À cette occasion, le locataire de la Place Beauvau avait appelé à construire « une paix durable » dans l'île.