Coupe Davis : passe d'armes entre Mahut et Giudicelli, le tennis français réagit

Entre Nicolas Mahut, cadre fidèle de l'équipe de France et l'ancien président de la Fédération Française de Tennis, Bernard Giudicelli, grand artisan des changements de format de la Coupe Davis et désormais vice-président de la Fédération internationale (ITF), l'ambiance n'est pas au beau fixe. Doux euphémisme. Dans des propos rapportés par l'Equipe en Hongrie la semaine dernière lors de la victoire des Bleus pour se qualifier à la phase finale de poules de Coupe davis en septembre, Mahut, pilier de la sélection, n'a pas mâché ses mots à l'encontre du très controversé président de la Fédération internationale David Haggerty et de Bernard Giudicelli en première ligne pour la signature du contrat avec Kosmos en 2018. On connaît la suite. Un fiasco et une rupture de contrat brutale entre l'ITF et le groupe de Gérard Piqué. «On a perdu quatre ans, on n'aurait jamais dû se mettre dans les conditions de vivre cette expérience-là. Ils ont peut-être cru prendre une bonne décision, mais ils ont vu que ça ne fonctionnait pas, a affirmé Mahut. C'est un échec (...) J'en veux énormément à Haggerty (le président de l'ITF). Il a eu la fâcheuse habitude de nous décevoir, on peut se poser la question de savoir ce qui va en découler maintenant. Et Bernard Giudicelli sait ce que je pense de sa décision en tant que vice-président de l'ITF et de président de la FFT. Il a évidemment une grande part de responsabilité dans ce fiasco. Je vois qu'il ne se remet pas en question. Je ne suis pas d'accord avec ses arguments comme quoi il aurait agi en responsable pour le bien du tennis. Non. Sa responsabilité, en tant que président de la fédération française, c'était de voter pour l'intérêt de la fédération française et de ses licenciés ».

En retour, l'ancien dirigeant d'origine corse, qui a toujours estimé que l'ancien format n'avait pas d'avenir, n'a pas ménagé dans tennis actu le double vainqueur de Roland‐Garros en double : « On ne pourra pas revoir le format d'avant (domicile/extérieur tous les ans, ndlr), c'est un long travail de deuil pour certains mais cela ne peut pas fonctionner comme avant, tout simplement parce que les joueurs ne veulent plus (…)Nicolas Mahut est ignorant, parce qu'il y a des règles dans la constitution de l'ITF et il y a un article, qui est l'article 19‑C. qui dit que, en tant que membre du board, nul n'est comptable de ses décisions vis-à-vis de sa fédération ou de sa région d'origine. Quand on dirige l'ITF, on ne peut pas diriger pour soi-même sinon on est claniste On n'a rien perdu du tout, on a sauvé la Coupe Davis. Et ce n'est pas un joueur de 41 ans qui va expliquer à un joueur de 20–22 ans comment les choses devront fonctionner. Voilà, Mahut il est bon pour la retraite, et peut‐être qu'il devienne journaliste, cela lui donnera l'occasion de faire des critiques acerbes, ce qu'il fait assez bien d'ailleurs. »

Des personnalités du tennis français n'ont pas tardé à réagir. Notamment Arnaud Clément, ancien vice-président de la FFT, grand soutien de Gilles Moretton – l’actuel président de la fédération, vainqueur des dernières élections contre… Bernard Giudicelli. L'attaque est également brutale sur twitter : « Un grand monsieur du tennis français avec une grande carrière et un état d'esprit irréprochable d'un côté, de l'autre une toute petite personne irrespectueuse, arrogante, suffisante, incompétente et aigrie. Non, il ne va pas y avoir de match entre les deux.»

Le capitaine de l'équipe de France de Fed Cup Julien Benneteau a également réagi sur les réseaux sociaux d'une manière plus policée : « On ne peut pas parler dans ces termes d'un joueur qui au-delà de son palmarès et toujours eu un état d'esprit irréprochable. »

« On ne manque pas de respect à Nicolas Mahut comme ça », a surenchéri le spécialiste de double Edouard Roger Vasselin. Une formule qui fait penser dans une moindre mesure au tweet de Kylian Mbappé défendant Zinedine Zidane, après la sortie très polémique de Noël Le Graët sur RMC...