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Coupe du monde 2022 : après son nul face à l’Espagne, l’Allemagne reste en vie

La Mannschaft en doit une belle au Costa Rica. On imagine facilement les Allemands s’être réveillés la trouille au ventre, si tant est qu’ils aient trouvé le sommeil dans le calme d’Al-Shamal, une ville loin de tout au nord du Qatar où les joueurs de Hansi Flick ont choisi de crécher. Ce dimanche matin, l’équation semblait simple : une victoire face à l’Espagne était obligatoire pour s’éviter un retour à la maison beaucoup plus tôt que prévu. Mais ce dimanche soir, malgré un simple nul arraché en fin de match face à la Roja, les Allemands pourront se coucher l’esprit un peu plus tranquille. Grâce à la victoire surprise des Costaricains contre des Japonais pourtant dominateurs en début d’après-midi (1-0), il reste encore à l’Allemagne une maigre cartouche.

On pourrait résumer la première mi-temps à un toro géant. Dès les premières minutes, la Roja a mis le pied sur le ballon et ne l’a plus lâché. Face à un bloc adverse haut et relativement bien en place, les Espagnols ont fait tourner le cuir, redoublement de passes jusqu’à en abuser, comme si le dégagement leur était interdit. Tout de fluidité et d’élégance, les hommes de Luis Enrique ont été les premiers à se montrer dangereux. Par un ballon traînant dans la surface après cinq minutes de jeu, finalement récupéré par la Mannschaft bénéficiant d’un contrôle raté d’Asensio. Puis sur une frappe limpide et puissante d’Olmo deux minutes plus tard, repoussée miraculeusement du bout des doigts par Neuer sur sa barre.

Malgré la troisième plus jeune moyenne d’âge du tournoi (derrière les Etats-Unis et le Ghana), la Roja a longtemps joué comme une équipe expérimentée, sûre d’elle et consciente de sa supériorité technique, flirtant parfois avec l’insolence. Quitte à manquer à quelques occasions de se brûler les ailes. Comme à la 24e quand, après une double relance ratée, Serge Gnabry a failli faire trembler les filets sur une frappe enroulée, son tir manquant le cadre de peu. Peu avant la pause, d’un coup de casque puissant à la suite à un coup franc excentré, le défenseur central allemand Rüdiger a cru un instant y parvenir. Avant que la VAR ne s’en mêle et annule le but pour un hors-jeu d’une épaule. 324 passes à 143 pour l’Espagne à la mi-temps, une Roja qui pue le football mais la drôle d’impression d’avoir vu l’Allemagne plus dangereuse.

Les Ticos à franchir pour rêver des huitièmes

On a cru à un second acte similaire. Balle Espagne. La Roja joue avec le feu et l’Allemagne gambade dans un rôle qui lui plaît bien. Une mauvaise relance espagnole, le cuir qui finit dans les pieds de Kimmich qui allume un Unai Simon réactif (56e). Mais quelques minutes plus tard, un bon décalage espagnol sur le côté gauche, un centre puissant à ras de terre de Jordi Alba, le bout du pied d’Alvaro Morata qui venait de rentrer et la balle finit au fond des filets. 1-0 pour l’Espagne. Changement de rôle : la Mannschaft est obligée de faire le jeu.

La suite n’est qu’attaque et contre-attaque dans une fin de rencontre euphorique et débridée. La tension monte d’un cran, le public plutôt atone de l’Al Bayt Stadium se fait enfin entendre. De part et d’autre, chaque action semble pouvoir se terminer en but. On a vu les Espagnols redoubler les passes en une touche et faire traverser le terrain au ballon comme une bille dans un flipper avant qu’Asensio ne conclue l’action en envoyant le cuir au 36e rang de la tribune C (65e). Puis Musiala, de l’autre côté, qui voit ses rêves d’égalisation échouer sur une nouvelle énorme parade d’Unai Simon pourtant à bout portant.

La délivrance viendra à la 83e. Une attaque partie sur la droite, trois défenseurs espagnols qui semblent comme attirés les uns vers les autres, le ballon qui finit dans les pieds de l’attaquant du Werder Breme Niclas Fullkrug qui envoie une mine pleine lucarne. Cette fois-ci, Simon n’y peut rien. Un partout. Jusqu’au bout, l’Allemagne aura poussé, manquant, sur une ultime attaque à la 95e, de remporter le match sur le fil. Mais le score en restera là. La Mannschaft jouera jeudi soir sa qualification face au Costa Rica. Tout en priant pour que dans le même temps l’Espagne corrige le Japon. Sinon, ce sera, pour le deuxième mondial consécutif, un retour précipité à la maison.