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Coupe du monde 2022 : Force de frappe, humilité et « rage de vaincre »… Les Bleus ont une bonne tête de favoris

De notre envoyé spécial à Doha,

On pourra toujours dire que ce n’était que l’Australie en face, il n’empêche, cela faisait 64 ans, et une victoire 7-3 de la bande à Fontaine et Kopa face au Paraguay, que l’équipe de France n’avait pas collé autant de buts en ouverture d’une Coupe du monde. Si l’on ajoute à ceux-là les deux pions de samedi face à une solide équipe danoise, les Bleus ont déjà mis six buts depuis le début de la compétition. A titre de comparaison, il y a quatre ans en Russie, ils n’en totalisaient que trois au terme de la phase de poule. Deuxième meilleure attaque de ce Mondial derrière l’Espagne (7 buts en un seul match) et à égalité avec l’Angleterre, c’est rien de dire que les Bleus se (et nous) régalent dans les vingt derniers mètres.

Mais stoppons là cette litanie de chiffres pour nous concentrer sur ce qu’ils traduisent par-delà le boulier. Déjà, ils racontent une première chose importante, à savoir qu’on s’est vautrés comme des bleus en croyant lire dans la liste de Deschamps les prémices d’un retour à une frilosité maladive. Certes, celui-ci s’est armé en défense et au milieu comme s’il partait en guerre contre l’armée mongole de Gengis Khan, mais à l’arrivée le rendu est totalement différent. « Ce n’est pas parce qu’on empile les attaquants qu’on va forcément marquer plus de buts », nous rabâchait-il en substance quand on s’étonnait de la structure de son groupe avant de partir au Qatar. On n’a pas su l’écouter.

Il avait raison et nous tort (et c’est très bien comme ça)

Pire, on n’a pas voulu l’écouter, trop assis que nous étions sur nos certitudes de sélectionneurs de canapé. Et pourtant… C’est que dans sa tête au DD, tout était parfaitement clair. Celui-ci avait déjà établi son plan de bataille avec, en tête d’affiche, cette botte secrète nommée Griezmann en milieu relayeur. En choisissant de faire redescendre le Colchonero d’un cran dans un 4-3-3 pas-miracle-mais-pas-loin pour faire de la place à Ousmane Dembélé, en feu depuis le début du Mondial, le sélectionneur a mis sur pied une team sévèrement équipée d’un point de vue offensif.

On a compté pas moins de 19 (!) situations chaudes sur les buts de Kasper Schmeichel samedi soir, pour un total de 21 tirs. « C’est un match plutôt accompli, s’est félicitée la Dèche en conférence de presse d’après-match. En première mi-temps on n’a pas eu de réussite offensive mais on n’a rien laissé aux Danois. On a eu beaucoup d’occasions en deuxième période, même si on prend ce but sur coup de pied arrêté. A chaque fois qu’on a eu la possibilité d’attaquer, il y a eu des enchaînements. Je suis très fier de ce que les joueurs ont fait. »

Face à des Danois réputés peu accueillants dans leur surface, les tricolores ont diffusé une véritable impression de puissance, voire d’étouffement pour les défenseurs adverses, grâce notamment à un Dembouz virevoltant qui nous rappelle avec frissons ses grandes années Dortmund. Si Giroud a été moins en vue que face à l’Australie, on peut faire confiance à Mbappé pour finir le boulot face au but. Et quand Dembélé tire un peu la langue, comme ce fut aussi le cas en fin de match face aux Socceroos, qui est-ce qui rentre ? Oh, trois fois rien, juste Kingsley Coman, attaquant titulaire du grand Bayern Munich. C'est donc ça ce qu'on appelle le multiverse ? 

Un mental taillé pour aller loin

Cette impression de force s’est aussi ressentie sur le plan mental, que ce soit face à l’Australie pour revenir après avoir encaissé le premier but et perdu Lucas Hernandez sur blessure, ou au Danemark, lequel restait sur deux victoires (récentes) de rang face aux Bleux. « On avait le couteau entre les dents », concédait, revanchard, Aurélien Tchouaméni après le match.

« On a réussi à mettre en pratique ce qu’on avait dit dans le vestiaire, à savoir cette rage de vaincre, cet état d’esprit de groupe, cette manière d’être solide tous ensemble, se félicitait de son côté le revenant Raphaël Varane. Ensuite on sait qu’on a des joueurs de qualités devant qui peuvent faire la différence à tout moment. On a concédé très peu d’occasions et on en a créé pas mal, c’est bien, on va pouvoir s’appuyer sur ce genre de victoire pour la suite de la compétition. »

Au-delà de cette force de frappe qui n’a que peu d’égal chez la concurrence, exception faite (peut-être) du Brésil, de l’Angleterre ou de l’Espagne, l’avenir nous le dira, l’équipe de France avance drapée d’une humilité qui dit beaucoup de son état d’esprit et si peu de ses grandes ambitions. « On ne va pas faire les beaux et mettre le coq plus haut qu’il ne l’est », rappelait Deschamps à la veille du match face aux Danois. Vous, non, mais nous ? Ça ne mange pas de pain après tout.