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Coupe du monde 2022 : La FFF (enfin) favorable à un fonds d’indemnisation des ouvriers migrants au Qatar

Amnesty International regrettait, il y a deux semaines dans un sujet de 20 Minutes, que la Fédération française de football (FFF) n’ait pas pris position, contrairement à ses homologues allemande et néerlandaise, en faveur d’un fonds d’indemnisation des ouvriers victimes d’accidents du travail sur les chantiers de la Coupe du monde au Qatar. L’ONG demande à la FIFA « au minimum 440 millions de dollars pour les 2 millions de travailleurs migrants » sur ce Mondial de football controversé.

Par le biais de son vice-président délégué Philippe Diallo, la FFF annonce ce mardi travailler avec plusieurs autres fédérations à ce fonds d’indemnisation. S’exprimant en ouverture du forum Think Football, organisé au siège de la fédé, Philippe Diallo a résumé la position de la FFF face aux nombreuses critiques qui escortent le tournoi au Qatar, à savoir « d’accompagner les évolutions, et non de boycotter ».

« Accompagner les évolutions, et non boycotter »

« Nous avons pris langue avec une dizaine de fédérations pour travailler sur un triptyque » de propositions, explique le dirigeant. Il s’agit selon lui de « créer un centre d’accueil pour travailleurs migrants qui serait inscrit dans l’héritage de la Coupe du monde qatarienne, de créer un fonds d’indemnisation pour tous ceux qui ont été victimes d’accidents du travail au cours des chantiers de la Coupe du monde, et de faire en sorte que tous les capitaines puissent arborer un brassard signe d’inclusion ».

Ce brassard à bandes colorées a été dévoilé le mois dernier et sera porté par plusieurs capitaines de sélections européennes. « Nous avons soumis à la FIFA et au Comité suprême d’organisation du Mondial au Qatar l’ensemble de ces propositions », ajoute Philippe Diallo. « Nous tentons d’être pragmatiques, d’être efficaces, notre choix c’est d’accompagner les évolutions, et non de boycotter, de faire en sorte que les évolutions qu’on commence à constater puissent se prolonger », poursuit-il, tout en précisant que la FFF fera en sorte que les employés et prestataires du camp de base des Bleus à Doha aient de bonnes « conditions de travail et de rémunération ».

« Que la FFF porte sa voix au sein de la FIFA »

L’idée d’un fonds d’indemnisation des ouvriers ayant travaillé sur les chantiers de la compétition a été portée ces derniers mois par plusieurs organisations de défense des droits humains, qui ont appelé les sponsors du Mondial à soutenir l’initiative. « On salue cette prise de parole, de soutien de la FFF », réagit Lola Schulmann, chargée de plaidoyer auprès d’Amnesty International.

« L’objectif, maintenant, c’est que la FFF porte sa voix au sein de la FIFA et que la FIFA, elle aussi, s’engage pour les travailleurs », ajoute-t-elle, rappelant la revendication d’Amnesty d’abonder le fonds avec un « montant minimum » de 440 millions de dollars, soit l’équivalent des dotations sportives promises aux 32 sélections alignées.

Des lacunes dans la protection des ouvriers

Le Qatar a mis en place des systèmes d’indemnisation des travailleurs mais ces mesures ont tardé et n’ont pas bénéficié à tous, selon Amnesty International. Les ONG, qui saluent certaines réformes sociales adoptées par les autorités qatariennes, pointent des lacunes dans la protection des ouvriers, évoquant « des milliers de victimes » ; ainsi qu’un problème récurrent de salaires impayés.

De son côté, le Qatar rejette vigoureusement les critiques sur son inaction quant aux droits des travailleurs, se félicitant notamment de l’instauration d’un salaire minimum, de l’assouplissement de la dépendance des travailleurs vis-à-vis de leurs employeurs et de l’imposition de règles protectrices plus strictes durant les étés très chauds.