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Coupe du monde 2022 : Olivier Giroud, la marque de l’exemplaire

Lui, tout seul. Qui sait, avec ce diable d’homme ? Olivier Giroud, 36 ans, peut s’offrir le record du nombre de buts marqués en équipe de France. Il lui suffit de faire trembler les filets face au Danemark ce samedi 26 novembre, ou plus tard. Il se retrouvera alors seul au sommet, qu’il partage aujourd’hui avec Thierry Henry et leurs 51 réalisations chacun, grâce à son doublé face à l’Australie en ouverture du Mondial (4-1). Cette même Australie contre laquelle, un soir d’octobre 2013, il avait réussi son premier coup double en sélection nationale, exécutant les deuxième et troisième mouvements d’une symphonie bleue (6-0).

De ces coïncidences épatantes, la carrière d’Olivier Giroud en conte mille et une, avec ses vrais rebonds et ses faux départs, une histoire folle et de plus en plus belle au fur et à mesure qu’il en rajoute. Qui misait un jeton sur un chapitre supplémentaire au Qatar quand, l’an dernier, l’international semblait appartenir au monde des ex, merci pour tout. C’était entendu : la longue parenthèse de l’absence de Karim Benzema refermée, sa doublure avantageuse pouvait se rhabiller, définitivement.

Un début de carrière sans fanfare

Qui croyait à un autre sort ? Lui, évidemment. Arsène Wenger, qui le fit venir faire parler la poudre aux canonniers d’Arsenal (de juillet 2012 à janvier 2018), souligna un jour : « Il est fort à chaque fois qu’il est remis en question. » Autant dire quasiment sans arrêt, et depuis le début. Olivier Giroud, c’est la Ligue 1 sur le tard à 23 ans (à Montpellier, en 2010), avec auparavant, en guise de découverte du monde professionnel, un yoyo entre Ligue 2 et National (Grenoble, Istres, Tours). On connaît départ plus en fanfare.

La suite raconte la concurrence dans les grands clubs, à Arsenal donc, puis à Chelsea et au Milan AC aujourd’hui, avec des buts comme s’il en pleuvait mais aussi des périodes de sécheresse. Comme début 2016 à Arsenal, des mois sans marquer. « Il faut qu’Arsenal achète un buteur de classe mondiale pour redevenir champion », tacle alors un Thierry Henry reconverti dans le sévère commentaire télévisuel. Olivier Giroud, ce serait le talent laborieux ; pas naturel, donc peu reluisant. Il encaisse, comme d’habitude, et remet le bleu de chauffe.

À force, on lui prête donc un mental d’acier comme principale qualité. « Indispensable pour durer », soulignait-il récemment dans un entretien au Figaro. Ajoutant : « Ma foi chrétienne m’aide beaucoup par rapport à cela. Et on ne m’a jamais donné les choses toutes cuites dans le bec, je suis allé les chercher. Après, tu récoltes les fruits de ton travail. »

À l’ombre de Benzema

La récolte, il ne l’a pas encore tout à fait terminée avec les Bleus, onze ans de labeur dans l’ombre de Benzema. C’était écrit d’emblée : première titularisation en février 2012 à la place d’un Karim Benzema blessé aux adducteurs, et premier but en l’absence du patron (2-1 contre l’Allemagne). Bien joué mais insuffisant. D’autant que Laurent Blanc, alors sélectionneur, n’envisage pas tactiquement de faire jouer les deux hommes côte à côte. Olivier Giroud rongera son frein durant tout l’Euro 2012.

Les deux sur le pré, ce sera au Mondial 2014, une heure durant en 8e de finale contre le Nigeria (2-0). Sans la moindre étincelle. Rien ne passe entre eux. Benzema ou Giroud, le dilemme inexistant ne se posera plus pendant les années de disgrâce du premier. Pour Giroud, une chance autant qu’un boulet, la comparaison incessante pesant sur ses épaules, rarement en sa faveur.

Il a vécu avec ça, longtemps, rageant d’avoir traversé le Mondial 2018 sans trouver le chemin des buts, mais soignant le doute, ensuite, à la piqûre de rappel. Je marque donc je suis, même quand plus personne n’y croit.

Le retour en grâce de Karim Benzema pouvait éteindre sa flamme. Elle a chancelé, après l’Euro 2020. Olivier Giroud a osé évoquer quelques frustrations. Sa sélection n’est plus restée évidente. Il s’est battu pour l’imposer. De la seule façon qu’il connaisse. En montrant. Sa forme, sa détermination, son envie. In extremis, il a pu boucler ses valises pour le Qatar. Avec la blessure de Karim Benzema, le revoilà sur le devant de la scène. « Je profite, mais le plus important, c’est l’équipe », lâche-t-il. Ce type est incroyable, et son parcours exemplaire.

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Buteur en série

Contre l’Australie à 36 ans et 53 jours, Olivier Giroud est le buteur le plus âgé de l’histoire des Bleus.

Sur ses 51 buts, 23 ont été marqués en compétition, 28 en matchs amicaux.

Il devrait connaître contre le Danemark sa 116e sélection en équipe de France.

En 2017, il a reçu le prix Puskás attribué par la Fédération internationale (Fifa) au joueur ayant marqué le plus beau but de la saison, une spectaculaire reprise de volée en aile de pigeon réussie contre Crystal Palace. Olivier Giroud est le seul Français récompensé depuis la création du prix en 2009.