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Crack en Charente  : « Un effet intense, fulgurant mais qui ne dure pas »

Qu’est-ce que le crack ?

C’est une forme de cocaïne « cuisinée ». On dit qu’elle est « basée ». C’est-à-dire réduite (et chauffée) avec du bicarbonate de soude, c’est le crack. Il y a aussi la freebase, c’est...

Qu’est-ce que le crack ?

C’est une forme de cocaïne « cuisinée ». On dit qu’elle est « basée ». C’est-à-dire réduite (et chauffée) avec du bicarbonate de soude, c’est le crack. Il y a aussi la freebase, c’est quand la cocaïne est mélangée avec de l’ammoniaque. C’est un petit cristal qui est fumé avec une pipe.

D’où viennent ces produits ?

Plus vraiment de Rotterdam ou Anvers. À Gibraltar il y a deux voies. Une qui remonte la Costa Brava, Barcelone, puis Nîmes, Montpellier et Marseille. Nous, on est plutôt sur la branche ouest. Madrid, Pays basque puis Bordeaux. Sur le marché de la cocaïne, le prix s’est effondré. À Angoulême, beaucoup en font cette utilisation hardcore. Ils l’achètent soit déjà basés, ou alors ils la cuisinent eux-mêmes. Une galette coûte environ 20 euros et ils peuvent tirer une dizaine de fois sur la pipe.

Quel est l’effet ?

Il est extrêmement rapide, moins de deux secondes. C’est intense, fulgurant, mais ça ne dure pas. D’une manière générale, les drogues qui procurent un effet rapide sont plus addictogènes que les autres produits. Ce n’est pas comme le LSD qui monte lentement.

On imagine que la volonté de consommer de nouveau est très forte…

Oui c’est une envie irrépressible, on appelle ça le craving. Il y a un phénomène d’amorçage. Dès qu’ils commencent à tirer une bouffée, au bout de deux ou trois, ils ont encore envie de retirer, ils ne profitent même pas de l’effet. Il y a une euphorie intense. Le coeur qui bat intensément, la tension qui augmente, et pour les plus anxieux, un sentiment de mort imminente. Cela augmente aussi de façon considérable la libido. Ils peuvent aussi s’exhiber mais pas dans une intention perverse. Juste parce qu’ils ne font pas attention à eux. Ils vont uriner et ne remontent pas leur pantalon, sans compter les hallucinations. C’est pour cela qu’il y a le mythe « du zombie ».

On voit aussi ces usagers penchés.

Oui et ils marchent beaucoup. Leur système est en feu. C’est comme si vous mettiez une pile ultrapuissante dans un automate, il se met à bouger dans tous les sens. Et ils marchent en scrutant le sol. Ils sont persuadés qu’une partie de leurs cailloux de crack est tombée par terre. On appelle ça le syndrome de la poule. Ils sont capables de marcher jusqu’à l’épuisement.

Comment les soigner ?

Il faut une prise en charge multidisciplinaire, un vrai projet social. Souvent ils n’ont plus de toit, ont volé de l’argent à leur proche… il faut voir quel centre peut les accueillir. On met en place un projet de sevrage avec une hospitalisation à Camille-Claudel, puis une postcure. On vérifie aussi s’ils ont attrapé des virus. On utilise aussi certaines molécules et des anxiolytiques.

Diriez-vous que cela s’aggrave ?

Oui, mais c’est proportionnel à la diffusion de la cocaïne. Les deux gagnent du terrain. Ce n’est pas à la marge.