France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Crise à SNCF Réseau : le chef de train débarqué

L’Etat actionnaire débarque l’actuel président de SNCF Réseau Luc Lallemand, qui réclamait plus de moyens pour accomplir sa mission sans creuser la dette. Son successeur est un bon connaisseur de la maison.

Article réservé aux abonnés

Tout s’est précipité avant le week-end. Un coup de fil jeudi 22 septembre entre la première ministre Elisabeth Borne et le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a scellé le sort d’un dirigeant clef du monde ferroviaire, le patron de SNCF Réseau. Luc Lallemand, 56 ans, dirigeait cette filiale de la SNCF en charge de l’entretien, de la sécurité et la commercialisation des 28 000 kilomètres de rail en France, depuis janvier 2020, avec un mandat de quatre ans.

Il devrait être remercié pour cause de « divergences avec l’Etat et avec les élus », dont la région Ile-de-France, selon les éléments communiqués pour convoquer un conseil d’administration exceptionnel mercredi 28 septembre. Dans la foulée, il sera remplacé par Matthieu Chabanel, son ancien adjoint, comme l’a révélé la lettre spécialisée Mobilettre. Ce dernier, très apprécié par les syndicats et excellent connaisseur des problématiques du réseau et de ses 54 200 salariés, avait démissionné en mai pour rejoindre le groupe La Poste.

Cette éviction de M. Lallemand est l’aboutissement de tensions très fortes depuis quelques mois entre SNCF Réseau et l’Etat français. Rien de frontal, mais Luc Lallemand, ancien patron d’Infrabel, le réseau ferré belge, ne cessait de dénoncer les injonctions contradictoires que lui envoyaient les pouvoirs publics. Depuis la réforme de la SNCF votée en 2018 et pilotée par Elisabeth Borne, alors ministre des transports, SNCF Réseau est une société anonyme (et non plus un établissement public). A ce titre, son dirigeant est mandataire social et donc juridiquement responsable des éventuelles dérives financières de l’entreprise.

La « règle d’or » de l’équilibre

De plus, l’Etat a fixé au gestionnaire du réseau ferroviaire une « règle d’or » qui limite sa capacité d’endettement et lui impose d’être à l’équilibre ou positif en trésorerie dès 2024. Or le PDG de SNCF Réseau estimait ne pas pouvoir tenir cette règle, tout en régénérant un réseau ferroviaire trop longtemps en état de sous-investissement et en fermant les yeux sur les risques de dérapage financier de certains projets, comme le fameux projet Nexteo en Ile-de-France, dont le coût estimé est déjà passé de 300 millions à 1 milliard d’euros en quelques années.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés

C’est ce dossier qui a déclenché la crise entre le patron du rail et l’Etat. En juillet, M. Lallemand a expliqué à la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse qu’il levait le pied sur ce projet, indispensable pour accélérer, à terme, la cadence des RER B et D qui transportent 1,5 million de personnes par jour.

Il vous reste 50.76% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

Découvrir les offres multicomptes
  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.