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Crise en Israël : quels sont les pouvoirs du président ?

Le président israélien Isaac Herzog a demandé lundi 27 mars au gouvernement du premier ministre, Benyamin Netanyahou, de « stopper immédiatement » son travail législatif sur un projet de réforme de la justice très controversé. Cette prise de parole intervient après une nuit marquée par des heurts entre manifestants et policiers à Tel-Aviv.

Si cette intervention n’est pas la première du chef de l’État hébreu à propos de la réforme du système judiciaire israélien, les pouvoirs effectifs du président de l’État d’Israël sont toutefois limités. Il y a un mois, Isaac Herzog déplorait déjà la situation d’un pays « à la veille d’un effondrement constitutionnel et politique ». Mi-mars, cet avocat de formation, ancien chef du Parti travailliste et opposant à l’actuel premier ministre, avait présenté un compromis, une proposition rejetée par Benyamin Netanyahou.

Fonctions honorifiques

Chef de l’État d’Israël depuis la création du pays en mai 1948, le président israélien est élu à la majorité absolue à bulletin secret par les membres de la Knesset, le Parlement israélien, pour un mandat de sept ans non renouvelable. Il était de cinq ans renouvelables jusqu’à 2000.

Le pays n’étant pas doté d’un Constitution, les fonctions présidentielles sont encadrées par deux lois fondamentales, de 1964 et 1968. Ses prérogatives se limitent à la promulgation des lois, la signature des traités, la représentation diplomatique ou encore la nomination du premier ministre selon la formation majoritaire à la Knesset. Le président israélien doit également donner son aval pour la dissolution de la chambre parlementaire.

Les lois fondamentales prévoient par ailleurs la possibilité pour la Knesset de limoger le président pour « raisons de santé » ou « comportement inadéquat ». Cette disposition ne fut toutefois jamais utilisée, malgré les accusations de violences sexuelles visant l’un des chefs d’État israélien, Moshe Katsav, élu de 2000 qui a préféré démissionné en 2007 avant sa condamnation.

Figure d’unité nationale

Dans une société israélienne morcelée, le président est donc censé représenter une « figure d’unité nationale » mais demeure souvent bien moins connu que les premiers ministres. La notoriété de Shimon Peres, président de 2007 à 2014, tenait davantage à son expérience passée de premier ministre et à sa présence sur la scène diplomatique qu’à ses commentaires en matière de politique interne.

Le premier président israélien, Haïm Weizman, avait toutefois joué un rôle important dans le projet de création d’un État d’Israël en Palestine mandataire, en tant que président de l’organisation sioniste mondiale et artisan de la déclaration Balfour de 1917. À la mort de ce dernier, le premier ministre David Ben Gourion avait proposé à Albert Einstein de reprendre le poste, une demande toutefois refusée par l’intéressé.

Ce n’est pas la première fois qu’un président israélien émet un commentaire sur la politique interne du pays voire une critique du premier ministre. En 2015, par exemple, Reuven Rivlin, avait critiqué la décision de Benyamin Netanyahou, déjà premier ministre à l’époque, de geler le transfert des taxes collectées pour l’autorité palestinienne.