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Critiqué pour une couverture 100% masculine, Le Film français regrette un «choix malheureux»

Le magazine destiné aux professionnels a choisi d'illustrer la «reconquête» du cinéma tricolore par une Une composée exclusivement d'hommes. Un choix critiqué par Audrey Diwan et bien d'autres.

Critiqué sur Twitter, le magazine Le Film français a regretté vendredi 30 septembre de n'avoir mis que des hommes en couverture de sa dernière édition pour illustrer la «reconquête» du cinéma tricolore, évoquant un «choix malheureux» et «non représentatif» du secteur.

Spécialisé dans le septième art, l'hebdomadaire a créé l'émoi sur les réseaux sociaux en mettant en couverture, sous le titre «Objectif reconquête», sept hommes: Jérôme Seydoux, le président de Pathé, entouré des acteurs Pio Marmaï, Guillaume Canet, Vincent Cassel, François Civil, Pierre Niney et Dany Boon.

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Soit «les têtes d'affiche des films événements à venir de la société» de production: Les Trois Mousquetaires , Astérix et Obélix: l'Empire du milieu , Mascarade et La Vie pour de vrai, comme le précise la discrète légende de la photo.

«Aucun malaise avec cette couverture ?», avait commenté le collectif 50/50, qui milite pour l'égalité, la parité et la diversité dans l'industrie cinématographique et audiovisuelle. «Si on vous gêne, n'hésitez pas à le dire», avait également twitté la réalisatrice Audrey Diwan, qui a remporté le Lion d'or en 2021 à Venise avec son film L'Événement . Et Alexandra Lamy de lui répondre: «Pas de femmes, pas de diversité. La grande classe !». Interrogée par le HuffPost , Audrey Diwan a développé son propos, expliquant que cette couverture «c'est tout l'inverse de ce qu'on essaye de faire en ce moment». «On est à un moment fragile de notre industrie. On ne cesse d'avoir à l'idée que retrouver le public, c'est se réinventer, changer de formes de narration, ouvrir les bras, renouveler les images. L'inclusion fait évidemment partie des idées qui nous animent en ce moment», explique-t-elle, suggérant au passage une couverture avec Alice Diop, dont le film Saint-Omer a remporté deux prix à la Mostra de Venise (Grand Prix et prix du premier film) et sera le candidat de la France dans la course à l'Oscar du film international.

«Le choix de publier cette photo en couverture, et le choix des termes, s'est avéré malheureux et regrettable», a répondu la revue à destination des professionnels, sur Twitter. «Nous avons involontairement, en souhaitant mettre en avant certains des films porteurs de 2023 (...) véhiculé une image non représentative du cinéma français, des artistes et de Pathé», poursuit l'hebdomadaire. «Cela prouve combien la vigilance doit être de mise à chaque instant pour que l'emporte le combat de la parité».

Secoué depuis 2019 par la vague #MeToo, le cinéma français est également régulièrement critiqué pour son manque de parité et de diversité. Selon une étude du collectif 50/50 publiée fin 2021, les femmes ne représentaient que 38% des personnages principaux des 115 longs métrages ayant le plus gros budget ou ayant rencontré le plus grand succès en salle en 2019.

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