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Cyclisme: Océane Top 16 mise encore sur la jeunesse

Un bon résultat pour Arthur Bauchaud, le directeur sportif de l’Océane Top 16, qui avait beaucoup de nouvelles têtes à présenter. « Beaucoup d’anciens du peloton ont mis un terme à leur carrière, explique-t-il. Comme la plupart des formations de DN1 (Division nationale 1, l’élite amateur), on a donc dû renouveler une bonne partie de nos coureurs (8 sur 17) à l’intersaison. »

Sans changer de stratégie : « On a recruté des jeunes en devenir, entourés d’autres plus confirmés, pour les former. » Avec un groupe mieux armé pour atteindre l’objectif du maintien ? « C’est difficile à dire car l’arrêt de l’équipe pro B & B Hôtels, qui a fait descendre de nombreux coureurs à notre étage, a élevé le niveau amateur. »

1. Des jeunes recrues

En tout cas, le club charentais a frappé un joli coup sur le marché des transferts en attirant le champion de Pologne junior Kajetan Wasowicz, 18 ans. « Le gamin était sorti du peloton tout seul à 15 kilomètres de l’arrivée, précise le dirigeant. Il a aussi terminé 6e d’une manche de coupe des Nations (en Hongrie). C’est un puncheur au profil ultra-compétitif. » Qui a toutefois « du mal en montagne ».

Arrivé mi-janvier à Angoulême, le Polonais, qui prend des cours de français tous les soirs, « s’est vite intégré au sein du groupe ». Ravi de l’accueillir après « quatre ou cinq ans » sans étranger. « La Fédération nous avait interdit d’en recruter sous prétexte qu’on est géré par le comité départemental », rappelle Arthur Bauchaud.

Les autres renforts sont tous bleu blanc rouge, mais l’un d’eux détonne : « Matteo Girotti (18 ans, Le Bouscat) est une recrue ultra-atypique. Il a commencé le vélo l’an dernier après avoir été deuxième ligne au centre de formation de… l’Union Bordeaux-Bègles ! (rires) Sa morphologie est vraiment à l’opposé de celle d’un cycliste, mais ça ne l’a pas empêché de décrocher plusieurs tops 10 sur des courses juniors de niveau national. »

L’arrêt de l’équipe pro B & B Hôtels a fait descendre de nombreux coureurs à notre étage.

Sans surprise, le Girondin est un sprinteur. « Mais il y a quelque chose à faire sur les contre-la-montre car son niveau d’acceptation de la douleur est exceptionnel ! On se laisse au minimum trois ans pour le former. »

Le grimpeur Louis Ferreira (24 ans, Blagnac), au parcours original lui aussi, fait face à une pente moins raide. « Avant, il courait des trails et des marathons, sourit le directeur sportif. Mais avec seulement deux ans d’expérience sur la bicyclette, on l’a vu se classer plusieurs fois dans les dix premiers sur des grosses courses Élite. »

Et ce ne sont pas les seules reconversions, même si les deux autres sont plus courantes : Rafaël Delhomme (19 ans, Poitiers) est un adepte du cyclisme sur piste, lui qui est champion d’Europe junior en titre de course scratch, et Titouan Van den Broek (Marmande), âgé d’un printemps de moins, vient du VTT. Arthur Bauchaud se donne « un à trois ans pour transformer le premier en rouleur-sprinteur » et s’attend à une transition facile pour le second, catégorisé puncheur-grimpeur.

Les trois autres recrues n’auront pas besoin d’en passer par là. Le polyvalent Simon Bernard (20 ans, Laval), monté plusieurs fois sur le podium en Élite et « qui a énormément progressé en 2022 », est venu en Charente pour passer un nouveau cap. Après son été prometteur, « on attend que Lillian Langella (Blagnac), qui a deux ans de plus, explose (dans le bon sens du terme) ». Valérian Magnie (Bressuire, 18 ans) a, lui, un peu moins de pression : « On va lui laisser du temps, mais quand on regarde ses résultats internationaux et nationaux en junior, je ne suis pas sûr qu’il en ait vraiment besoin. (rires) »

2. Des anciens pour encadrer

Trois cadres espèrent gagner au moins une course avant de quitter le club en fin d’année : « le capitaine de route » Jérémy Bellicaud (24 ans, 4e saison, la 2e depuis son retour), « l’ancien » Rudy Fiefvez (29 a., 8e s.) et le Néo-Calédonien Rayann Lacheny (21 a., 3e s.).

Emmené par son poisson-pilote Mathis Tiphaigne (19 a., 2e s.), Louis Lapierre (26 a., 6e s.) vise aussi un succès. « Il ne s’impose quasiment jamais mais finit dans le top 5 à tous les sprints, c’est une assurance énorme de points », souligne son directeur sportif. À l’image du coureur complet Matthieu Demeautis (25 a., 4e s.), qui figure souvent dans les quinze premiers. Le triathlète Clément Mignon (24 a., 3e s.) fera quelques apparitions.

Enfin, Arthur Bauchaud attend beaucoup de « l’excellent grimpeur » Julien Azile Lozach (19 a., 2e s.) et du puncheur-grimpeur Valérian Lajaunias (19 a., 2e s.), « la grosse surprise de l’an passé ».

Des ambitions à confirmer de vendredi à dimanche avec les trois dernières épreuves de l’Essor basque (Tour de Basse-Navarre, Ronde du Payas Baque, Tour de la Soula).

Les principaux départs : Antonin Souchon (Sojasun espoir-ACNC), Clément Le Boetez (Charvieu-Chavagneux IC), Jordan Fiefvez (Team 24 Formation) et Alexis Diligeart (arrêt).

Objectif maintien en DN1

Le maintien dans l’élite amateur sur dossier, c’est fini. La FFC a mis en place, à partir de cette saison, un critère sportif : une moyenne des 15 meilleurs résultats des huit coureurs les plus performants des cinq premières équipes de DN1. Toute formation qui n’atteint pas au moins 30 % de cette moyenne, en nombre de points, est reléguée en DN2. « On aurait été tout juste dans les clous l’année dernière », calcule Arthur Bauchaud, dont l’équipe devra encore lutter pour sa survie durant cet exercice. Avec le même budget qu’en 2022, entre 300.000 et 350.000 euros : « 80.000 viennent des partenariats privés, 75.000 des subventions publiques et le reste est géré par le Comité départemental. Si la conjoncture économique actuelle dure, il sera vital de trouver 20.000 euros de plus d’ici trois ans. »