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Cyclisme - World Tour - Les espoirs de maintien en World Tour de Lotto-Soudal s'amenuisent

L'équipe Lotto-Soudal ne gardera pas un souvenir impérissable de ce mois de septembre. Engagée depuis plusieurs mois dans la lutte pour son maintien en World Tour, la formation Belge a cru à un incroyable come-back lorsque Arnaud De Lie, son jeune sprinteur, marchait sur l'eau au milieu du mois d'août.

Problème, la Vuelta et les Championnats du monde du monde sont passés par là. La deuxième place d'Enric Mas sur le Tour d'Espagne a donné un grand bol d'air comptable à la Movistar d'Eusébio Unzué. Pire encore pour Lotto-Soudal, la médaille de bronze arrachée par Michael Matthews sur les routes de Wollongong a rapporté 400 points à l'équipe australienne Bike Exchange. Pour finir, Simone Consonni (Cofidis) a pris les 125 points de la victoire dimanche sur Paris Chauny quand Arnaud De Lie se contentait de la cinquième place. Tous ces résultats placent l'équipe de Marc Sergeant dans une situation précaire.

943 points à combler en trois semaines...

À trois semaines du gong sonnant la fin de trois années de collecte de points, les jeux semblent faits même si mathématiquement parlant, le maintien reste accessible. Pour Israël Premier Tech, le couperet est inévitable avec près de 2 000 points de retard sur le 18e et dernier sauvé. Le recrutement début août de Dylan Teuns, vainqueur de la Flèche Wallonne cette saison, n'a pas eu l'effet escompté.

Déjà distancée avant la Vuelta, la formation de Chris Froome a totalement plongé en Espagne. Les 60 maigres points récoltés l'ont été par des coureurs - Hagen et Impey - qui ne font pas partie des 10 meilleurs de l'équipe au total de points UCI glanés sur la saison, et ne sont donc pas comptabilisés. Le Tour d'Espagne n'a donc rapporté aucun point à l'équipe. Un désastre.

Seule la Lotto-Soudal continue de s'accrocher au mince espoir de figurer parmi les 18 meilleures formations. Elle aussi totalement absente sur la Vuelta (huit unités récoltées, aucune par les dix meilleurs coureurs de l'effectif, donc zéro au bilan de l'équipe) et n'ayant pas libéré ses coureurs pour les Mondiaux, l'équipe de Caleb Ewan a payé très cher la réussite de ses adversaires directs dans ces deux épreuves : 1 033 points supplémentaires pour Movistar, 760,33 en faveur d'EF Éducation EasyPost ou encore 668,5 unités pour Bike Exchange.

Misant sur les courses de catégorie moindre qui offrent 125 (ou 200) points par victoire et souvent un plateau moins relevé, les Belges vont devoir faire une razzia sur les dernières épreuves de saison pour espérer un maintien miracle.

Les raisons d'y croire... ou pas

Sans compter les points distribués aux accessits et aux vainqueurs d'étapes sur le Tour du Langkawi, il reste 2 950 points à empocher. Un total évidemment extrêmement théorique mais qui met en avant les possibilités encore à saisir pour les Rouge et Blanc. D'ailleurs leur planning est particulièrement chargé avec 17 courses encore au programme. Seuls le Tour de Croatie, celui de Vendée ainsi que la Veneto Classic ne figurent pas sur leur agenda.

Pour cette fin de saison, les meilleurs cartouches se nomment Tim Wellens, Arnaud De Lie et Caleb Ewan. Les trois hommes se partageront les tâches : les profils vallonnés pour le premier, les courses promises à un sprint pour les deux autres.

Le Belge sera aligné sur toute la partie italienne du calendrier. Quant aux deux sprinteurs, ils alterneront sûrement sur les courses belges, allemandes et françaises. Si Tim Wellens était un sérieux client dans ses meilleures années (quatrième du Lombardie 2014, sixième de l'Amstel Gold Race 2018 par exemple), il semble loin de sa meilleure forme. Huitième en début de saison sur les Strade Bianche, le coureur de 31 ans n'a pas performé sur les Ardennaises (20e à l'Amstel comme meilleur résultat) et a dû déclarer forfait pour les deux classiques canadiennes début septembre pour problèmes cardiaques. De nouveau autorisé à courir, le Flamand surprendrait s'il parvenait à amasser de gros points.

Le salut - s'il arrive - pourrait donc venir de la paire de sprinteurs. Impressionnant pour sa première année chez les pros (9 victoires mais aucune en catégorie World Tour), Arnaud De Lie a toutefois eu du mal à scorer en septembre. Battu dimanche à Paris Chauny (5e), sixième du Gooikse Pijl et deuxième sur le circuit d'Houtland, le coureur de 20 ans est présent mais n'arrive plus à mettre dans le mille.

33 %

Le pourcentage de points que représente Arnaud De Lie dans le total 2022 de la Lotto-Soudal.

Caleb Ewan sera peut-être l'atout clé. Longtemps en méforme, l'Australien pointe le bout de son nez en cette fin d'année comme en témoignent sa victoire au GP de Fourmies et sa deuxième place au Championnat des Flandres. Avec deux coureurs de ce calibre, la formation belge peut espérer ramasser beaucoup de points sur les quatre épreuves 1.1 et deux épreuves Pro (200 unités pour le vainqueur) a priori favorables aux sprinteurs (Classique des Ardennes, Tour Munsterland, Binche-Chimay-Binche, Paris-Bourges, GP Van Steenbergen, Paris-Tours). Il faudra tout de même un sacré concours de circonstances pour voir la Lotto-Soudal envoyer Arkéa-Samsic ou Cofidis sous la ligne de flottaison.

D'autant plus que ces deux dernières bénéficient évidemment d'atouts dans leur manche : Hugo Hofstetter et Nairo Quintana chez les Bretons, ou encore Bryan Coquard et Guillaume Martin du côté des Nordistes pour ne citer qu'eux. Pour Lotto, la mission s'annonce quasi impossible.

Israël Premier Tech absente des Grands Tours la saison prochaine ?

Si les deux meilleures équipes Pro Team en 2022 (deuxième division incluant les équipes World Tour reléguées en fin de cette saison) sont assurées de disputer les épreuves prestigieuses la saison prochaine, ce ne sera pas le cas des autres équipes.
Or, à l'heure actuelle, l'équipe israélienne se situe à la troisième place de ce classement derrière Lotto-Soudal et TotalEnergies. Une position qui lui garantirait une invitation automatique sur les classiques World Tour mais pas sur les Grands Tours. La formation de Chris Froome serait alors soumise au bon vouloir des organisateurs. Loin d'être un gage de sécurité, ces derniers préférant souvent donner la place à une équipe nationale.

publié le 27 septembre 2022 à 10h00