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Dans ces rues d’Angoulême, gare à vos rétros !

Dans ces rues d’Angoulême, gare à vos rétros !
Retrouver sa voiture dégradée, une scène malheureusement habituelle pour de nombreux habitants d’Angoulême.

Photo Renaud Joubert

Par Louis MEUNIER - l.meunier@charentelibre.fr, publié le 28 mars 2023 à 19h04.

En centre-ville, rues étriquées et vitesse excessive ne font pas bon ménage. Souvent, ce sont les rétros qui en font les frais. Face aux dégâts occasionnés sur leur voiture, des riverains sont excédés.

J’ai fini par arrêter de me garer devant chez moi », témoigne, un brin dépitée, Patricia, 73 ans. Depuis quelques mois, la retraitée loue un logement rue de Bellegarde à Angoulême. Cet axe, très fréquenté par les automobilistes souhaitant se rendre à Lunesse depuis le quartier Victor-Hugo, est le théâtre de nombreux accrochages. En cause, la configuration étriquée de la rue, la vitesse excessive de certains...

J’ai fini par arrêter de me garer devant chez moi », témoigne, un brin dépitée, Patricia, 73 ans. Depuis quelques mois, la retraitée loue un logement rue de Bellegarde à Angoulême. Cet axe, très fréquenté par les automobilistes souhaitant se rendre à Lunesse depuis le quartier Victor-Hugo, est le théâtre de nombreux accrochages. En cause, la configuration étriquée de la rue, la vitesse excessive de certains automobilistes et les bus sur la première partie de l’artère.

Rétroviseurs cassés, ailes éraflées, roues déboîtées. Lassés de retrouver leur véhicule dégradé, les habitants sont contraints de trouver des alternatives pour se garer. Et c’est loin d’être un cas isolé en ville. Dans le Vieil-Angoulême, on sait bien qu’il faut rabattre ses rétros quand on stationne sa voiture rue de la Gendarmerie, rue Prudent ou rue du Minage.

La « place de la mort » rue de Bellegarde

« Celle-ci, c’est la place de la mort », peste Joris Menival, propriétaire d’un logement rue de Bellegarde, en pointant un emplacement situé à la sortie d’une chicane, toujours rue de Bellegarde. « Impossible de s’y garer sans avoir sa voiture dégradée. Un jour, j’ai carrément retrouvé ma roue arrière déboîtée et évidemment aucun contact pour me retourner. »

Le trentenaire est formel, c’est la vitesse excessive qui est responsable des accrochages sur les voitures garées… malgré le dispositif censé faire ralentir les usagers. « Au lieu de ralentir, certains s’en amusent et se la jouent pilotes de rallye. »

À deux pas de la clinique Saint-Joseph d’Angoulême, même problème rue Chanoine-de-Morel qui en plus d’être étroite cumule les inconvénients d’être pentue et en courbe. « Quand on ne connaît pas, on peut vite se faire surprendre par la vitesse en s’engageant dans la rue. On a beau rabattre les rétroviseurs lorsqu’on est garé ici, cela ne change pas grand-chose », témoigne Martin Dumas, 16 ans, un habitant du haut de la rue, dont les parents ont retrouvé à plusieurs reprises l’aile de leur voiture éraflée.

Quand j’arrive en bas, je les rabats et je roule au pas.

Plus bas, la chaussée forme un joli goulet où il est très difficile de passer même au ralenti. Adèle Mayoux, 19 ans, qui y passe plusieurs fois par jour, a trouvé la parade. « J’ai des rétros électriques. Quand j’arrive en bas de la rue, je les rabats systématiquement et je roule au pas. Sinon à chaque fois, c’est pneus pincés contre le trottoir et jantes qui grattent. »

Concert de klaxon et doigts d’honneur

À la longue, la note finit par être salée pour les usagers. Par deux fois, Pierre Diaz, 59 ans, locataire de rue Chanoine-de-Morel, a retrouvé l’un de ses rétroviseurs à terre. « 75 euros à chaque fois, lâche-t-il écœuré. Et encore, j’ai pris des pièces d’occasion que j’ai posées moi-même. Sinon cela m’aurait coûté le double sans compter la main-d’œuvre. »

« Le seul moyen de se faire rembourser, c’est que quelqu’un ait été témoin de la scène ou que la personne en cause laisse son identité et ses coordonnées », précise un assureur de l’agence Axa située boulevard de la République à Angoulême.

Pour les habitants concernés, difficile de supporter ces incivilités au quotidien. « Si j’avais été consciente de ces problèmes de stationnement, j’aurais sûrement choisi un autre logement », lâche Patricia, rue de Bellegarde. La chaussée, à peine plus large que deux voitures, ne facilite pas ses manœuvres.

« Faire un créneau ici, c’est quasiment impossible » ajoute la retraitée, avant de préciser : « On est obligé de grimper sur le trottoir d’en face. J’ai bien essayé quelques fois mais par peur d’accrocher mon véhicule j’ai pris mon temps. Résultat, j’ai eu droit à un concert de klaxon et même des doigts d’honneur. »

Pas facile de franchir le goulet en bas de la rue Chanoine de Morel.
Pas facile de franchir le goulet en bas de la rue Chanoine de Morel.

Photos CL